Rio ligne 174

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Rio ligne 174 de Bruno Barreto a été tourné à cheval sur juillet et août 2007, à Rio de Janeiro.
Produit par Movi&Art et Moonshot Pictures au Brésil, et Antoine de Clermont Tonnerre chez MACT Productions en France.

Le film relate un fait divers qui a frappé les esprits au Brésil : le 12 juin 2000, en plein après-midi, un autobus est stoppé par la police en plein cœur de Rio parce qu’un jeune homme d’une vingtaine d’années a été vu montant à bord avec une arme. Celui-ci panique. Il est sous l’emprise de la cocaïne et prend les passagers en otage. S’en suivra une négociation marathon qui paralysera la ville pendant plus de 12 heures, et qui sera tournée en direct par toutes les télévisions du pays et même d’ailleurs.
Comme dans Ônibus 174, le documentaire très brillant de José Padilha et Felipe Lacerda réalisé en 2004 sur le même sujet, ce film de fiction choisit de s’intéresser à l’histoire de ce jeune garçon depuis sa prime enfance plutôt qu’à la prise d’otage elle-même.

Le scénario est signé Bráulio Mantovani, auteur de quelques gros succès du cinéma brésilien (Cidade de Deus, Tropa de elite).
Nous avons tourné ce film en 8 semaines avec des enfants et des ados, tous acteurs non professionnels, y compris certains rôles adultes. Bruno a tout de suite exigé de tourner à deux caméras en permanence, et sans limites de métrage. J’ai d’abord envisagé la HD, mais en configuration simple, comme je l’aime, avec un Astro et point barre. Ça me plaisait aussi pour le rendu plutôt flatteur de ces caméras en basse lumière (pas toutes), car il fallait me caler au niveau des lumières de la ville, dans des coins sombres de Rio.

En effet, certains décors incontournables, car inscrits dans l’univers collectif des cariocas depuis les évènements étaient impossibles à reconstituer en studio. Et comme il s’agissait de points névralgiques dans la cité, nous avions l’autorisation d’y tourner seulement dans la nuit du samedi au dimanche, et sans possibilité de gros pré light. Certains intérieurs des favelas ont été tournés en studio, mais construits en dur et aux dimensions identiques des lieux repérés pour ne pas être incohérent avec la mise en scène en décor naturel.

Finalement je n’ai pas pu trouver deux caméras HD identiques en état de fonctionnement, à moins de les louer aux USA, ce qui était hors des moyens de production… comme de tourner en 35 mm d’ailleurs ! Et puis la postproduction HD était encore balbutiante au Brésil, mais ça bouge...
Nous avons donc tourné en Super 16 mm (format 1,85) avec 2 Aaton Xterà, une série Zeiss A standard pour format 35 mm, une série Zeiss GO Super 16, un zoom Canon 8-64 mm, un zoom Canon 10,4-165 mm.
Pellicule Kodak 7212 et 7218. Le matériel électrique appartenait en grande partie à la production.

Le négatif a été développé à Rio chez Télé-Image, scanné en 2 K à São Paulo chez Télé-Image où nous avons essuyé les plâtres de leur nouvelle chaine Arri scan – Arri laser. Après de nombreux ajustements des Luts, le tirage a dû se faire sur de la Vision Premier pour retrouver définitivement le contraste de mon étalonnage sur Lustre. Très bon étalonneur numérique, Théo. Bon cadreur deuxième caméra, Rodrigo Monte. Une superbe équipe image sur le tournage, pour un tournage difficile mais heureux.

Les copies françaises sont tirées chez Eclair et je vais devoir vérifier la copie de référence, car ça a pas mal flotté là-bas.
Le film est projeté le 7 juillet à 21h45 au MK2 Bibliothèque, dans le cadre du Festival Paris Cinéma. J’y serai sans doute.

Technique

Tourné en Super 16
Caméras : Aaton Xterà, séries Zeiss A (pour 35 mm) et GO Super 16
Pellicules : Kodak 7212 et 7218
Laboratoire copies : Eclair