Daniel Diot ou l’Image en deuil
par Olivier Benoist, membre de la CST, membre consultant de l’AFCDaniel Diot était en plein tournage d’un Navarro. Directeur de la photographie de tous les épisodes réalisés depuis 1989 par son meilleur ami Patrick Jamain, il avait également fait avec lui les Quai n° 1 - Thomas Guérin, retraité - Les Grands ducs - L’Ami étrange - Les Grenadines - Connections - François Kléber - Palazzo - etc.
Malgré les rythmes de tournage de plus en plus intensifs sur les téléfilms et le stress que cela génère, son objectif était toujours de faire une lumière de " qualité cinéma " et il y parvenait, grâce au talent que la profession tout entière lui reconnaissait.
Depuis toujours membre actif de la CST, passionné par les nouvelles technologies, il était même allé, à 77 ans, jusqu’à faire des stages de formation concernant les caméras numériques.
Tous ceux qui l’ont approché se souviendront aussi et surtout de l’homme. Sa grande érudition, sa modestie, sa rigueur extrême dans le travail, sa bonne humeur permanente sur les plateaux, son sens de l’humour, son honnêteté, sa droiture, la fidélité à ses collaborateurs, l’amitié témoignée à ses assistants en leur faisant profiter de son immense savoir et en les aidant à passer aux postes supérieurs...
Mais sa grande déception était de constater que si la technique avait fait d’énormes progrès - il en parlait encore sur son lit d’hôpital - depuis 1789 et l’époque des Lumières, nous n’avions pas progressé en humanité... Au contraire !
Son inhumation a eu lieu dans le caveau de famille le 29 août 2003, au cimetière de Joinville-le-Pont, non loin des anciens Studios de Cinéma où il avait débuté à l’image, sa passion.
Daniel Diot était marié avec la scripte Helly Sterian. Sa fille Catherine épouse de Patrick Clément lui avait donné trois petits-enfants, Hugo, Nicolas et Valentine.
Françoise Diot, sa sœur, chef monteuse, fut présente à ses côtés jusqu’au dernier jour.
(Daniel Diot débute en 1946 en assistant Henri Alekan sur La Belle et la Bêt de Jean Cocteau, puis Armand Thirard, Robert Lefèvre et Claude Renoir. Il passe au cadre en 1959 avec Armand Thirard sur Babette s’en va-t-en guerre de Christian-Jacque, suivi par une 2éme équipe sur Spartacus de Stanley Kubrick, deux films éclairés par Raymond Lemoigne et deux par Andréas Winding (Une ravissante idiote d’Edouard Molinaro et La Vingt-cinquième heure d’Henri Verneuil).
(Avec l’aimable autorisation de feu le site tournages-lesite)