Prix de la Caméra d’or à Cannes, un bref historique

La Caméra d’or récompense le talent d’un premier film
On doit la création de ce prix cinématographique à Gilles Jacob qui, en 1978, dès la première année de sa prise de fonctions comme délégué général du Festival, a souhaité s’intéresser aux futurs talents du cinéma.
La Caméra d’or récompense donc le meilleur premier film de toutes les sections du Festival :
- Sélection officielle (en et hors compétition),
- Un Certain Regard,
- La Semaine de la Critique,
- La Quinzaine des Réalisateurs (désormais Cinéastes).

Au cours des années, la Caméra d’or a permis de révéler nombre de cinéastes : Romain Goupil, Claire Devers, Mira Nair, Pascale Ferran, Steve McQueen, Jim Jarmusch, Jafar Panahi, entre autres.

A l’origine, Kodak était le principal sponsor de l’événement, offrant au lauréat un double prix : une caméra Aaton 16 mm et une dotation en pellicule. Martine Bianco, alors responsable de la société Aaton, se souvient de la séance au cours de laquelle on peignait, en or, le corps de la caméra destinée à la remise du prix, la caméra, la vraie, étant remise plus tard.
Le publicitaire Jacques Dauphin soutenait l’affichage promotionnel du film primé.
A ce jour, le jury remet au lauréat, moins rationnel, plus médiatique, un trophée réalisé par la joaillerie Chopard…
Le prestige de ce prix, remis le soir de la Palme, dans le Grand Théâtre Lumière du Palais des Festivals, est certainement la plus belle des reconnaissances qu’un jeune cinéaste puisse espérer.

Le jury de la Caméra d’or
C’est en 1982 que le choix des membres du jury a pris sa forme actuelle : ne plus faire appel aux seuls critiques comme c’était le cas depuis sa fondation mais à des personnalités du monde du 7e art (professionnels, techniciens et artistes).
Ces dernières sont actuellement choisies par leurs associations ou sociétés :
- SRF (Société des Réalisatrices et Réalisateurs de Films),
- FICAM (Fédération des Industries du Cinéma, de l’Audiovisuel et du Multimédia),
- SFCC (Société Française des Critiques de Cinéma),
- AFC (Association Française des directeurs et directrices de la photographie Cinématographique).
Outre ces jurés, dont la participation est unique, la présidence du jury et deux invités sont actuellement choisis par Thierry Frémaux, délégué général du Festival.

L’AFC, membre du jury de la Caméra d’or
C’est à Gilles Jacob qu’on doit l’idée novatrice et juste de considérer que les techniciens qui fabriquent les films peuvent aussi être des cinéphiles. Faire confiance à notre expertise pour juger une première œuvre, qui peut être fragile mais révélatrice de talent, est une marque de considération pour nos métiers.
S’engager comme juré dans cette aventure de la Caméra d’or relève d’un engagement individuel, mais aussi d’une ambassade de notre métier de directeur de la photo.
La présence maintenant pérenne d’un membre de l’AFC au sein du jury de la Caméra d’or a été acquise grâce à certains d’entre nous. Pierre-William Glenn, Robert Alazraki, Gérard de Battista, Armand Marco et Jean-Noël Ferragut ont su faire valoir, en 1997, la légitimité et la représentativité de notre association auprès des responsables du Festival de Cannes, Pierre Viot, alors président, et Gilles Jacob.

Ce n’est ni un ours, ni une grenouille, ni une palme qui est remis au lauréat, mais une caméra, hier une vraie, aujourd’hui une symbolique. La Caméra d’or célèbre ainsi cet objet essentiel, notre outil de travail, "cœur" vivant de la fabrication d’un film.

A toi, Nathalie, un grand moment de partage de cinéma, à l’instar de tes heureux prédécesseurs.