Un récent incendie relance le débat sur la définition des archives de cinéma

par Jean-Michel Frodon

La Lettre AFC n°108

La BiFi est dépositaire des archives " non-films " issues notamment des fonds de la Cinémathèque française et de La fémis. Selon le premier inventaire des fonds sinistrés, 11 822 boîtes de documents ont disparu. Marc Vernet, directeur de la BiFi, affirme que la très grande majorité étaient des doubles de documents stockés ailleurs ou en consultation à la Bibliothèque.

Marc Vernet continue son incessant combat pour une redéfinition de l’archive. Il incarne, depuis la création de la BiFi en 1992, l’exigence d’un sérieux dans la conservation, l’étude et la mise à disposition des chercheurs et du public, de documents qui ont par le passé été souvent traités avec plus d’amour que de raison.
Quant aux deux principales sources des archives, la Cinémathèque française et La fémis, elles expriment des réactions différentes.

A la première, on parle de « tragédie » qui aurait anéanti « la moitié des archives de la Cinémathèque, dont des affiches de grande valeur et l’essentiel de la documentation déposée par les majors hollywoodiennes ». A La fémis, le ton est beaucoup plus mesuré, et si les pertes importantes sont évidemment déplorées, le directeur, Marc Nicolas affirme sa « confiance » dans le personnel de la Bibliothèque pour affronter la situation.
(Jean-Michel Frodon, Le Monde, 15 février 2002)