Le travail de Philippe Le Sourd, AFC, ASC, sur "Priscilla", de Sofia Coppola, dans l’"American Cinematographer" de janvier 2024

Contre-Champ AFC n°352

L’American Cinematographer de janvier 2024 propose à la lecture un article dans lequel Tara Jenkins revient sur le travail de Philippe Le Sourd, AFC, ASC, qui retrouve la réalisatrice Sofia Coppola pour raconter l’histoire de Priscilla et Elvis Presley. Voici quelques extraits de ses propos...

Un propre langage visuel
« Il était intéressant pour Sofia et moi de jouer avec les différents sentiments que l’on peut créer dans un film. Nous avons davantage utilisé la couleur, le travail à la main, le 16 mm, le Super 8, le Steadicam, les zooms. Sofia n’a pas l’habitude de bouger beaucoup la caméra, alors c’était bien de faire quelque chose de différent, de créer une saveur différente. »

Choix expressifs de couleurs
« On peut avoir une idée de la couleur en lisant un scénario, puis c’est une discussion avec le réalisateur. Sofia aime les couleurs plus neutres. Les années 1960 ne ressemblaient pas au Kodachrome... Le ciel n’était pas plus bleu que la normale, les jaunes et les verts n’étaient pas plus vibrants. »

La scène où Priscilla rend visite à Elvis à Las Vegas
« C’était probablement l’un des défis les plus intéressants pour moi : la dernière scène dans la chambre d’Elvis à Las Vegas. Je devais trouver quelque chose de visuel qui colle à l’idée de ce moment. J’ai découvert, en faisant des essais, que l’orange et le rouge (éclairage au néon) donnaient une impression d’amour, de vie, de sang, de blessure, de saignement. C’était l’idée. Cette scène a également été tournée en studio, ce qui nous a donné la liberté de développer la scène avec l’éclairage, contrairement au tournage dans un hôtel de Las Vegas au 50e étage. Derrière les fenêtres, nous avions huit SkyPanel S360 tout autour et huit LED Robe Esprite à l’intérieur de la pièce pour les rayons de lumière qui se déplacent lentement. Je ne savais pas avant le montage du film si la scène fonctionnerait, mais il était intéressant de trouver une solution pour l’émotion. »

Créer Los Angeles en hiver au Canada
« Pour la scène de décor intérieur à L. A., il pleuvait un maximum et la scène est supposée se passer au soleil. À un moment donné, les producteurs et le réalisateur vous regardent et vous demandent ce que vous allez faire. Je travaille avec tous les types de lumière - je pense qu’entre les LED, les anciens éclairages au tungstène et les HMI, il y a toujours un outil différent avec lequel vous pouvez jouer. Pour cette scène, j’ai utilisé huit Dino Lights et douze lampes. Je pense que seul le Dino pouvait accomplir ce travail et faire une telle différence. »

Être son propre opérateur (en conclusion)
« Vous créez quelque chose de plus intime avec l’acteur, du fait que vous êtes si proche. Ils vous font confiance pour l’éclairage, le cadrage et l’émotion. Ne pas pouvoir cadrer, pour moi, serait très triste. Quand on cadre, on a l’impression d’être le premier spectateur du film, le premier témoin, et je reçois cela comme un cadeau. »

Lire l’article en entier et en anglais en téléchargeant ci-dessous un PDF des pages correspondantes de l’American Cinematographer.