Rétrospective Straub-Huillet à la Cinémathèque française

19 février 2024 - Modifié le 19/02 Contre-Champ AFC n°352

La Cinémathèque française propose, du 29 février au 11 mars 2024, une rétrospective des films de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, en copies 16 et 35 mm. Dans la présentation qu’en fait Jacques Bontemps, il précise que « dans leurs films, le cinéma n’est jamais seul, il est avec d’autres arts. En alliance avec la littérature, la musique et, ponctuellement, la peinture, ils ont montré ce que seul le cinéma peut faire ».

Parmi les temps forts, dimanche 3 mars, projection d’Othon (1969), de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet, photographié par Ugo Piccone, film sur lequel Renato Berta, AFC, avait fourni la caméra et était assistant opérateur, suivie d’un dialogue avec lui.

« Tous nos films ont mis des choses à l’épreuve. Des lieux avec des textes, des textes contre des lieux, des textes dans des lieux. Si on ne met pas les choses à l’épreuve, c’est inutile de faire un film ». Les Straub s’emparent d’une pièce de Corneille, dont l’adaptation est envisagée ici comme une lutte contre toute forme d’artifice : pas de scène de théâtre, ni de professionnels, mais des acteurs amateurs, filmés sur le mont Palatin pendant que le bruissement de la circulation romaine en contrebas couvre les alexandrins. L’oreille se tend, l’œil s’attache au moindre détail [...], avec le sentiment de découvrir le verbe sous une forme jusqu’alors jamais vue.

Dialogue avec Renato Berta, animé par Bernard Benoliel

Sur Othon, comme sur les autres films des Straub, c’était toujours Danièle qui s’occupait de la production et du son. Jean-Marie se chargeait de l’image. Les cadres, nous les définissions ensemble, de façon toujours très pragmatique. Quand on travaille dans le cinéma, on a souvent affaire à des réalisateurs qui tiennent de longs discours sur leurs intentions sans s’en donner les moyens. Les Straub, eux, étaient vraiment dans la pratique. Les mains dans le cambouis. Pragmatiques. Renato Berta