Le Marais est le premier long métrage de Kim Nguyen, jeune réalisateur québecois qui en a aussi signé le scénario. Il décrit son film comme étant « un conte de fée pour adultes ». L’histoire se déroule dans un lieu reculé d’une Europe de l’Est imaginaire vers la seconde moitié du XIXe siècle, lieu dominé par les légendes et les superstitions.
Deux entretiens que nos chefs opérateurs ont accordés à la revue.
Dans le premier, Emmanuel Machuel « nous parle de lumière », à propos de "Parlez-moi d’amour" de Sophie Marceau.
Dans le second, Eduardo Serra revient sur son expérience américaine, à travers "La Leçon de cinéma" de Kodak dont il était l’invité de la rentrée.
« Nous avons commencé par déterminer une direction de lumière qui allait dans le sens du film, à savoir dans la direction des couleurs du désert. A partir de là, nous avons considéré que chaque réglage important valait pour tout le film : il y avait par conséquent un réglage pour les extérieurs jour, un autre pour les intérieurs jour, un autre encore pour les extérieurs nuit. [...] Avec le système numérique, l’image est arrêtée et nous pouvons intervenir à peu près partout en termes de couleurs ou de contrastes. C’est presque comme donner (…)
Le paysage cinématographique est mutant. L’importance de bouleversements technologiques incessants n’échappe pas aux techniciens français. Les yeux de la nouvelle génération des « chefs op’ » sont souvent sans visage, quasiment sans voix. Et Jeanne Lapoirie, l’une de ses chefs de file, d’avouer elle-même « ne pas aimer parler de son travail ». C’est pourtant à elle que nous avons demandé deux ou trois choses. Pour son parcours, symptomatique d’une position de curiosité et d’ambivalence revendiquée.
A lire dans le Télérama du 26 janvier 2002, un entretien intitulé La femme invisible, que Caroline Champetier a accordé à la revue. Elle y évoque longuement le tournage de Cet amour-là de Josée Dayan. Revenant sur son parcours, elle précise, également, les influences qui déterminent ses choix de lumière. « Je trouve que les mots font peur aux images. Les plus beaux plans de Bergman ou Antonioni n’ont sûrement pas été déflorés par des mots... » Caroline Champetier