L’éditorial de la Lettre de décembre 2014
Arane n’est plus
Par Matthieu Poirot-Delpech, coprésident de l’AFCIl est des disparus dont on pense qu’ils « ont fait leur temps » et que « c’était peut-être mieux comme ça ». On pense que leur disparition valait mieux qu’une lente agonie, qu’un pénible chapelet de souffrances. On est triste, c’est tout.
Il en est d’autres où la tristesse se mêle de révolte et de colère. Parce qu’ils étaient si jeunes, si actifs, qu’ils avaient encore tant de choses à nous montrer, à nous apprendre… On regrette alors de ne pas avoir su le mal dont ils souffraient, de ne pas avoir su que c’était si grave, de ne pas avoir été suffisamment à leurs côtés à ce moment là, de ne pas pouvoir reprendre la conversation entamée la veille.
Le laboratoire Arane a disparu. Nous sommes tristes et révoltés. Déjà, Arane manque.
Sa disparition est le fait d’une logique économique qui fait bien peu de cas de l’amour du travail bien fait, du « cousu-main » et de l’excellence.
L’AFC voudrait, en ces moments douloureux, assurer l’équipe d’Arane de son soutien.