Bertrand

La Lettre AFC n°108

j’ai tellement partagé de choses avec toi,
le boulot et les amis, les espoirs, la rigolade et les emmerdes.
Néné (Jean-Marc Négroni)
« Ton départ me blesse comme l’amputation d’une partie de moi-même et cette douleur, j’ai du mal à l’exprimer, par pudeur, face au chagrin que j’ai aussi pour Anne, Judith et Juliette et l’amour qu’il y avait entre vous.
Ma douleur c’est déjà tous les films qu’on a faits ensemble, c’est cette estime réciproque et cette grande complicité qu’on avait pour la conception de l’image ; au-delà du talent à faire une belle lumière et ta grande maîtrise des pellicules, ton plaisir était de chercher à mettre toute ta sensibilité et ta culture du cinéma au service du film et de la mise en scène pour trouver la lumière juste.
Ma douleur c’est aussi les amis que tu m’as fait connaître et qui sont devenus les miens et d’ailleurs quand j’y pense, la plupart de mes amis, c’est par toi que je les ai rencontrés.
On avait encore plein de choses à faire ensemble... comme on se l’était dit à la veille de ton départ, lorsque tu es passé dîner à la maison pour voir le matériel qu’on avait acheté pour faire des films avec toi. C’est un peu comme l’image que j’ai eue à Besanceuil, au château, en voyant dans la grange le motoculteur que tu venais d’acheter pour faire le potager...
Comme dit Anne : C’est comme si on n’avait pas fini une discussion... »