Caméra d’or 2008
par Willy Kurant, AFC, ASCD’abord, avant de parler de la Caméra d’or, parlons de la Palme d’or et du travail remarquable de Laurent Cantet sur Entre les murs.
Au moment des remerciements à la lecture du palmarès, comme d’habitude, on oublie le directeur de la photographie, notre ami Pierre Milon AFC… Donc je le remercie au nom de tous pour la qualité de son regard et son apport réaliste-artistique sur ce film " collectif ".
- "Caméra d’or", un autre travail collectif d’un groupe qui se connaissait assez peu au départ et qui, pendant les délibérations, a fait preuve d’un respect démocratique de l’opinion de l’autre tout en restant un défenseur acharné de sa préférence.
Nous avons appris à nous connaître et à nous respecter, plus, à nous découvrir Bruno Dumont, président, Jean–Henri Roger, Isabelle Danel, Monique Koudrine, Jean-Michel Frodon et moi-même.
Après deux délibérations, assez longues, la Caméra d’or a été attribuée à Hunger de l’Anglais Steve Mac Queen, un artiste très connu dans les milieux de l’art et de l’installation vidéo et numérique
Film âpre, violent, réaliste, pictural, maîtrise totale d’une fusion de ce que peut faire un artiste plasticien confronté au 7e art.
Film photographié, cadré, interprété avec une maîtrise totale des moyens. Pour la petite histoire ancienne (Techniscope) et à venir, la Pénélope de Beauviala tournée en 35 mm 2 perfos.
Au départ régnait un consensus… Un prix seulement. Mais il était difficile de résister à la vague créative d’un nouveau cinéma russe post soviétique.
Donc, nous avons donné une mention à une jeune cinéaste russe de 23 ans pour Ils mourront tous sauf moi, Valeria Gai Guermanika. Un nom à retenir. Sa description d’une jeunesse déjantée, violente, irrespectueuse nous a poussés à lui accorder une mention spéciale dans les dernières minutes de nos délibérations.
Il nous faut remercier notre ange gardien Camille Bonvallet et tous les collaborateurs du bureau de la Caméra d’or sous la houlette de Stéphane Letellier pour leur aide. Un grand merci à Kodak, mécène de cette Caméra d’or qui réunit des talents et en découvre d’autres qui seront (nous l’espérons) l’avenir du cinéma.
Et comme dirait l’homme d’une autre sélection : Hasta la victoria siempre !
L’espoir est quelquefois à Cannes pour les futurs réalisateurs.
J’ai eu beaucoup de plaisir à être membre de ce jury.
Je salue Tom Stern pour la qualité de son travail sur L’Echange d’Eastwood et Benicio qui a enfin réalisé son rêve d’interpréter l’homme au béret noir, dont nous avons tant parlé, il y a une dizaine d’années.
Et merci de m’avoir sélectionné pour être membre du jury.
Je suis extenué et content.