Crystel Fournier
par Charlie Van DammeJe n’ai pas vu tous ses films, je ne parlerai que de ceux que je connais. En particulier, Rêves de poussière, réalisé par Laurent Salgues, prix Kodak de la photographie à Namur en 2006, un film tourné entièrement au Burkina, loin de tout centre urbain, dans des conditions matérielles que vous imaginez. Quelle maîtrise ! Et quelle beauté.
Le film de Fabienne Godet, Sauf le respect que je vous dois, dans un registre plus réaliste, tout comme L’Homme qui rêvait d’un enfant, de Delphine Gleize. La Naissance des pieuvres de Céline Sciamma, un premier film, est surprenant de maîtrise, d’invention et de sensibilité, de la part de Crystel comme de la part Céline. L’accord entre la photographie et la réalisation y est exemplaire, et je ne doute pas que la qualité du film est dû pour une bonne part à la qualité de la collaboration entre elles deux.
Crystel n’est pas qu’une bonne technicienne, c’est une cinéaste, sensible. Sur le plan du savoir-faire, elle est aussi à l’aise en argentique qu’en numérique. Elle sait choisir le support le plus adéquat au film, y compris les petites caméras quand cela s’avère LA solution, dans son travail documentaire en particulier.
Je n’ai qu’un regret : n’avoir travaillé qu’une seule fois avec elle, au cadre. Un vrai bonheur : première spectatrice du film entrain de se faire, elle pense son travail de cadre dans la globalité du film, attentive autant au cadre qu’aux personnages filmés, à la lumière, aux désirs du réalisateur. Elle ne transige jamais avec la qualité.
J’arrête là avec mes éloges, je la sais trop humble pour en accepter plus.