"Géographie du cinéma en 2021", une étude du CNC
Le parc cinématographique national
2 028 établissements actifs en 2021
Le nombre d’établissements actifs recule en 2021 à 2 028, soit treize de moins qu’en 2020 et sept de moins qu’en 2012. 47 cinémas ouvrent ou réouvrent tandis que 60 ferment, provisoirement ou définitivement.
En 2021, un cinéma de quatorze salles, un de onze salles, deux de sept salles, un de six salles, cinq de cinq salles, deux de quatre salles, quatre de trois salles, sept de deux salles et 37 mono-écrans ferment, provisoirement ou définitivement.
31,9 % des établissements ouverts en 2021 sont des mono-écrans (15 établissements). Sept comptent huit écrans ou plus. Ouvrent également en 2021, cinq cinémas de deux écrans, sept de trois écrans, un de quatre écrans, cinq de cinq écrans, trois de six écrans et quatre de sept écrans.
En moyenne sur la période 2012-2021, 37 établissements ouvrent chaque année, dont six multiplexes, et 37 ferment.
Baisse du nombre de petits établissements au profit des plus grands
Si le nombre d’établissements actifs est relativement stable entre 2012 et 2021 (-0,3 %), les évolutions ne sont pas homogènes selon les types de cinémas. Les établissements de 4 ou 5 écrans (-7,1 %) et les mono-écrans (-6,5 %) subissent un recul plus important que la moyenne.
A partir de 6 écrans, le nombre d’établissements progresse significativement sur la période : +20,7 % pour les cinémas de 6 ou 7 écrans et +32,6 % pour les multiplexes.
Entre 2012 et 2021, le nombre de séances baisse de 29,5 % sur l’ensemble du parc, en raison de la crise sanitaire qui a entraîné la fermeture des salles de cinéma pendant 138 jours en 2021 et de nombreuses restrictions sanitaires à leur réouverture le 19 mai (couvre-feu, port du masque, passe sanitaire). La baisse la moins importante est enregistrée par les cinémas de 8 à 11 écrans (-17,0 %), résultat d’une hausse sensible du nombre d’établissements de cette catégorie sur la période (130 en 2021, contre 94 en 2012, soit +38,3 %). Le recul est d’environ 30 % pour les autres types de cinémas sauf pour les établissements de 4 à 5 écrans dont le recul atteint 40,8 %.
La fréquentation des cinémas diminue de 53,1 % entre 2012 et 2021. Les cinémas de 12 écrans ou plus (-57,3 %) et ceux de 4 ou 5 écrans (-57,1 %) sont les plus touchés par la crise. La baisse la moins importante est dégagée par les cinémas de 8 à 11 écrans (-44,9 %) et ceux de 2 à 3 écrans (-49,0 %). Néanmoins, le nombre d’entrées a fortement rebondi (+46,3 %) par rapport à 2020, première année de la crise sanitaire, notamment pour les établissements de 8 à 11 écrans (+56,1 %).
217 écrans ouverts en 2021
En 2021, 6 193 salles sont actives en France métropolitaine, soit 66 de plus qu’en 2020 (+1,1 %). Ce solde résulte de l’ouverture ou réouverture de 217 écrans et de la fermeture, provisoire ou définitive, de 151 écrans. L’expansion du parc de multiplexes, qu’il s’agisse d’ouvertures de cinémas ou d’extensions de cinémas préexistants, explique en partie les ouvertures de salles. En 2021, 41,0 % des nouveaux écrans se situent dans ce type d’établissements (32,6 % des nouveaux écrans de 2020), contre 35,0 % dans les cinémas de 4 à 7 écrans (37,0 % en 2020) et 24,0 % dans des établissements de 1 à 3 écrans (30,4 % en 2020).
Parmi les 217 écrans ouverts en 2021, 14 seulement résultent de l’extension de cinémas préexistants, soit 6,5 % des nouveaux écrans de l’année. A l’inverse, la fermeture de dix écrans découle de la réduction du nombre d’écrans actifs dans des cinémas préexistants (6,6 % des écrans fermés).
69 écrans supplémentaires par an en moyenne entre 2012 et 2021
La progression du parc d’écrans n’est pas linéaire au cours de la période 2012–2021. Le nombre d’ouvertures d’écrans connaît un net essor en 2013, 2015, 2019 et 2021 avec environ 200 ouvertures ces années-là. En moyenne, 156 écrans ouvrent chaque année entre 2012 et 2021
et 83 ferment. Sur les dix dernières années, le parc s’est enrichi de 73 écrans chaque année en moyenne.
Entre 2012 et 2021, l’extension d’établissements existants est à l’origine de l’ouverture de 249 écrans dont 120 au sein des multiplexes, 68 au sein des cinémas de 4 à 7 écrans et 61 au sein des cinémas de 1 à 3 écrans. Sur la période, 13 cinémas sont devenus des multiplexes à la suite de l’ouverture de nouveaux écrans et 28 mono-écrans comptent désormais plusieurs écrans (20 en comptent deux, six en comptent trois, un en compte quatre et un en compte cinq).
151 écrans ferment en 2021
Sur les dix dernières années, les fermetures d’écrans s’expliquent principalement par les disparitions d’établissements de 1 à 3 écrans (47,2 % des écrans fermés).
38,5 % résultent de la fermeture d’établissements de 4 à 7 écrans et 7,5 % de multiplexes. En 2021, les fermetures d’écrans résultent à 93,4% de disparitions d’établissements (93,1 % en moyenne sur les dix dernières années).
Par ailleurs, la réduction du nombre d’écrans actifs dans certains établissements entraîne la fermeture de 57 salles entre 2012 et 2021. 33 interviennent au sein de cinémas de 2 à 3 écrans et 17 au sein de cinémas de 4 à 7 écrans.
Trois multiplexes réduisent leur nombre d’écrans actifs entre 2012 et 2021, le Pathé Wepler (75) qui passe de 12 à 11 écrans, le Pathé Plan de campagne (13) qui passe de 17 à 16 écrans et le Mégarex à Haguenau (67) qui passe de 10 à 8 écrans. Un quatrième multiplexe, le Gaumont à Labège (31) ferme une salle entre 2018 et 2019 et la rouvre en 2020. Sur la période, six cinémas, dont cinq de deux écrans et un de trois écrans, sont devenus des mono-écrans.
Un nombre de fauteuils en augmentation : +8,8 % depuis 2012
La capacité d’accueil des établissements cinématographiques augmente en 2021 à 1,15 million de fauteuils, soit 8 003 fauteuils de plus qu’en 2020 et 92 890 fauteuils de plus qu’en 2012. En 2020, le nombre de fauteuils avait diminué mais 2021 repart à la hausse et revient déjà à un niveau d’avant-crise.
En dix ans, la capacité totale d’accueil des établissements cinématographiques en nombre de fauteuils progresse de 8,8 %. Avec la légère contraction du nombre d’établissements sur la même période (-0,3 %), il en résulte une hausse de la capacité moyenne par établissement à 565 fauteuils en 2021 (+9,2 % par rapport à 2012). A l’inverse, la progression plus rapide du nombre d’écrans (+12,4 % entre 2012 et 2021) entraîne un recul du nombre moyen de fauteuils par salle : 185 fauteuils par salle en 2021, contre 191 en 2012 (-3,2 %).
Le nombre d’écrans par établissement progresse de 12,8 % sur la période 2012-2021 pour s’établir à 3,1. Les cinémas sont ainsi de plus en plus grands mais disposent de salles plus petites. Cela leur permet de proposer une programmation plus diversifiée et d’attirer un public plus large, voire de le fidéliser.
Les exploitants portés par l’innovation technologique
De nombreuses technologies se déploient aujourd’hui dans les établissements cinématographiques : projection laser, 4K, écrans enveloppants, très grands écrans, son 3D, fauteuils 4DX.
En 2021, huit technologies étaient utilisées en France : ICE (Immersive Cinema Experience, technologie développée par CGR qui associe la projection Laser 4K, le son Dolby Atmos et la technologie LightVibes), IMAX (contraction de "image maximum", projection immersive qui vous conduit à oublier les limites de l’écran créée aux Etats-Unis en 1973), Dolby cinéma (utilise les technologies Dolby Vision et Dolby Atmos, sentiment d’être au cœur de l’action avec des sons enveloppants), 4DX (créée en 2009 en Corée, association du mouvement des sièges et d’effets sensoriels), Screen X (système de projection "augmentée", l’image s’étend sur les murs latéraux pour entourer le spectateur à 270 degrés), Sphera (utilise les technologies Dolby Atmos, EclairColor et l’ajout de bandes LED sur les murs qui retranscrivent en live les couleurs du films sur les murs), Laser (offre une image de qualité bien supérieure) et une nouvelle technologie en 2021, Aurore (salle équipée d’une toile de 18 mètres ultra-haute définition non-perforée qui donne aux couleurs tout leur éclat et offre des effets de contrastes saisissants, et de 84 haut-parleurs pour un rendu sonore plus immersif).
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- Au sommaire de la suite de l’enquête :
- Le parc Art et Essai national
- L’emploi dans l’exploitation cinématographique en France métropolitaine
- Le public selon les catégories d’établissements
- Les régions
- Les départements
- Les unités urbaines
- Les communes.
(Source CNC)