L’Immortel
Paru le La Lettre AFC n°196
L’histoire se déroule dans le milieu de la pègre marseillaise et raconte le destin de Charly Mattei (Jean Reno), ancien parrain à la retraite, qui se fait rattraper par son passé, quand son ami d’enfance Tony Zacchia (Kad Merad) et parrain lui aussi veut le tuer !
C’est mon 3e film avec Richard Berry et j’ai l’impression que maintenant la confiance est installée. Je connais ses goûts et lui les miens, et du coup tous les choix esthétiques sont plus simples à anticiper et à prendre.
Huit semaines à Marseille de fin février à fin avril 2009. La lumière merveilleuse du sud, pas encore trop dure et encore très basse – même à midi. Beaucoup d’extérieurs jour et quelques nuits.
La suite à Paris pour les intérieurs et deux semaines de studio avec des " translights " assez grands (commissariat, appartement mère Charly, appartement parents Karim).

Une image " naturaliste travaillée " en opposition du stylisé La Boîte noire.
J’ai cherché à avoir des images légèrement saturées et colorées, avec des contrastes de couleur ! Pour montrer Marseille et le sud, des images chaudes se sont imposées. Pour éviter que le film ne soit trop " beau ", j’ai travaillé les contrastes et la densité pour avoir également des extérieurs jours denses !

Il y a des plans-séquences et des scènes très découpées, il y a des mouvements fluides sur Dolly, Stead, grue, de l’épaule et on a pas mal tourné à 2 caméras ! Pour chaque scène, on a choisi les moyens adaptés pour raconter l’histoire sans trop suivre un concept préconçu ! Et comme sur tous les films que j’ai faits jusqu’ici, tout le scénario à été découpé pendant la prépa et conçu en amont. Ce qui a aidé à se poser les bonnes questions sur chaque séquence, à pouvoir doser le rythme et travailler les transitions d’une séquence à l’autre.

C’est ma 2e collaboration avec le chef décorateur Philippe Chiffre, qui est un vrai artiste que j’adore. Évidemment, il y a tout son travail sur les décors, les couleurs, les textures etc, etc. En plus il a éclairé parfois à lui tout seul des décors entiers en intégrant la lumière dans son décor. Nous avions conçu ensemble l’intégration et je lui avais soumis mes besoins au niveau de la qualité et de la direction des lampes, mais je me suis reposé sur ses choix toujours justes et pertinents.
J’espère que le film va être reçu comme un film tragique, qui parle de l’amour, de la famille, de l’espoir, de nos origines qui nous définissent et dont c’est difficile de se libérer… que ce film ne soit pas reçu comme un simple film d’action mais plutôt comme un drame avec quelques scènes d’action !

Un très grand merci à David Seguin de Kodak France, qui nous a permis d’être une des premières productions en Europe à pouvoir utiliser la Vision3 5207 (anciennement 5205). C’est une pellicule très fine avec encore plus de détails dans les hautes lumières. Ce qui est particulièrement appréciable pour avoir plus de détails dans les " découvertes " par exemple pour des prises de vues dans des voitures ou des intérieurs appartement avec une découverte sur un extérieur bien ensoleillé, etc.
Merci aussi à toute mon équipe – toujours les mêmes : Laurent Héritier, Pierre Garnier, Fabrice Bismuth avec leur équipe, Olivier Fortin pour la 2e caméra à Paris et Stéphane Paillard à Marseille.
On a aussi un nouveau venu que tout le monde aime et adore – notre cadreur Roberto De Angelis, qui a fait un travail magnifique !
Un grand merci à Fabrice Blin, le très talentueux étalonneur numérique du film.
Technique
Caméra : Arricam Systems de chez Pananision AlgaObjectifs : Arri Masterprimes et zooms Angénieux
Pellicules : Kodak 5219 et 5207
Kodak 5201 (pour les flashback)
Copies : Kodak Vision Premier 2393
DCP-Jpeg 2000
Laboratoire : Eclair, rushes vidéo : Manu Leridant,
Etalonnage numérique sur Lustre : Fabrice Blin
Eclairage : Transpalux
Machinerie : Next Shot