"Les débuts du cinéma en couleurs, histoire, restaurations"

Après-midi d’études

La Lettre AFC n°237

Dans le cadre de ses conférences mensuelles et de la deuxième édition du Festival Toute la mémoire du monde – du 3 au 8 décembre 2013 –, le Conservatoire des techniques de la Cinémathèque française consacre une Après-midi d’études aux débuts du cinéma en couleurs. Six intervenants parleront, entre autres, de son histoire, des divers procédés mis au point, de restauration. Des projections de films rares agrémenteront cette conférence.

L’ouvrage d’Isaac Newton, Optique, publié en 1704, démontre clairement que l’œil distingue sept couleurs principales : le rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo et le violet. En réalité, les teintes se modifient graduellement et c’est sans transition que l’on passe d’une couleur à la suivante. Suprême merveille, la lumière blanche résulte du mélange des sept couleurs du prisme.
Les études furent reprises par le physicien anglais Thomas Young qui développa au début du XIXe siècle une théorie simple et claire du trichromatisme, en proposant que tout point de la rétine comporte au moins trois « particules », ou minuscules structures photosensibles, qui répondent aux trois couleurs rouge, vert et violet. Toutes les couleurs sont perçues, selon Young, grâce au mélange des signaux provenant des trois systèmes. Cette théorie sera confirmée au XXe siècle et exploitée par les photographes et cinéastes désirant obtenir des photos et des films en couleurs.
L’expérience décisive, réalisée par l’Anglais James Clerk Maxwell, date de 1861. La superposition en projection du rouge et du vert produit du jaune, celle du bleu et du vert donne du turquoise, celle du rouge et du bleu crée du rose et celle des trois couleurs produit du blanc. Ce principe sera repris en photographie, puis en cinématographie, par Lee et Turner, Jumeaux et Davidson, et surtout par Léon Gaumont et ses merveilleux films chronochrome (1912), dont la Cinémathèque possède les appareils originaux.
Mais d’autres pistes extraordinaires seront explorées par les pionniers : films autochromes, films à réseaux lenticulaires, films gaufrés, films teintés, peints, au pochoir ou projetés avec des filtres colorés. Il était temps que le Technicolor arrive !
Comment ces différents systèmes fonctionnaient-ils ? Comment montrer ces films aujourd’hui avec leurs spécificités techniques ? Comment les restaurer ?

Intervenants
- Jacques Malthête  : Les films peints à la main : ce que restaurer veut dire
- Joshua Yumibe  : De la main à la machine, les couleurs au pochoir dans le cinéma des premiers temps
- Céline Ruivo  : Pour une histoire du film trichrome
- Ulrich Ruedel  : Les couleurs des films muets : teintes, grains et rendu en numérique
- François Ede  : À la recherche des couleurs perdues : nouvelle approche de la reproduction et de la restauration des films en couleurs anciens
- Laurent Mannoni  : Films chromolithographiques en boucle : premiers dessins animés

Vendredi 6 décembre 2013 à 14h30
Salle Georges Franju
Cinémathèque française
51, rue de Bercy - Paris 12e

(En vignette de cet article, couverture de Science et vie, juillet 1946 - Collection Cinémathèque française)