Pour Matthieu, dans la lumière !
Par Arnaud Poirot-DelpechJe me suis retrouvé autour d’un verre et de quelques huitres avec, non pas : « les sœurs », comme disaient Bertrand et Jean-Pierre en parlant des leurs, mais avec Caroline et Sophie, mes sœurs, pour tenter de mettre quelques mots sur notre chagrin et notre manque.
Comme une évidence, dès qu’on a appris la mort de Matthieu, chacun de nous s’est retrouvé à Saint-Pair. Saint-Pair, ce lieu étrange où l’on se croise, se retrouve, à la Grâce, à la Roche, à Tombelaine.
Alexandras parfois ; crevettes grises, bulots Tabasco à la Matthieu avec un verre de vin blanc, mais toujours face la mer.
Notre père, Jean-Pierre Poirot-Delpech, était le parrain attentif de Matthieu.
Marie-Odile, sa femme, l’aimait tendrement.
Enfants, nous avons partagé à la Grâce de Dieu des moments avec Matthieu, Christine et Bertrand.
Des liens familiaux, bien sûr, mais ce qui nous réunissait chaque été, c’était la mer. Qu’on la regarde longuement de la Grâce de Dieu là-haut ou, plus proche, de la Roche Sainte Anne ou de Tombelaine ; qu’on se baigne ou qu’on navigue comme Bertrand, Matthieu, Sarah, Madeleine, Clémentine et les autres.
La mer, mais aussi la lumière de Saint-Pair et ses humeurs changeantes. Cette lumière dont Matthieu a fait son métier et de façon si belle et singulière.
Pour toujours, Matthieu, dans cette lumière !