Theo Angelopoulos, mon compagnon de route
Par Yorgos Arvanitis, AFC« Quelle bêtise, de traverser le périphérique de Pirée avec le viseur à l’œil ! », telle a été ma première réaction. Mais ensuite, je me suis dit qu’il est mort sur son lieu de combat ! Et ça m’a consolé.
J’ai eu la chance d’être près de lui la plus grande partie de sa vie cinématographique.
Nous étions très jeunes, dans les années 1970. Il venait de rentrer de Paris après ses études à l’IDHEC. Un vent nouveau soufflait.
Il m’a confié l’image de ses films dès son premier court métrage.
Il m’a embarqué pour un voyage à travers une Grèce presque sans couleurs et nous avons fait briller ensemble ce soleil grec noir de mélancolie et, comme toile de fond, nous avions toujours un ciel gris.
J’ai été témoin de sa manière magistrale d’inscrire le temps dans l’espace et j’ai eu la chance d’être le premier spectateur, à travers l’œilleton de la caméra, de ses fameux plans séquences, uniques et sur onze films.
Je salue mon compagnon de route.
Les films de Theo Angelopoulos photographiés par Yorgos Arvanitis, AFC
1970 | Reconstruction (Anaparastassi) |
---|---|
1972 | Les Jours de 36 (Meres tou 36) |
1974 | Les Chasseurs (Oi Kynighoi) |
1974 | Le Voyage des comédiens (O Thiassos) |
1979 | Alexandre le Grand (O Megalexandros) |
1984 | Le Voyage à Cythère (Taxidi sta Kithira) |
1986 | L’Apiculteur (O Melissokomos) |
1988 | Paysage dans le brouillard (Topio stin omichli) |
1991 | Le Pas suspendu de la cigogne (To Meteoro vima tou pelargou) |
1995 | Le Regard d’Ulysse (To Vlemma tou Odyssea) |
1998 | L’Eternité et un jour (Mia aioniotita kai mia mera) |