Chefs Op’ en Lumière, un festival appelé à se développer

Par Jeanne Lapoirie, AFC

En tant qu’invitée d’honneur, je suis venue pour la première fois à ce magnifique jeune festival de chefs op’. C’était la 6e édition et il s’étoffe joyeusement.

J’ai présenté quatre films :

  • Les Roseaux sauvages, d’André Téchiné (1994)
  • Mikael Kohlhaas, d’Arnaud des Pallières (2013)
  • Eastern Boys, de Robin Campillo (2014)
  • Le Procès de Vivian Amsalem, de Ronit et Schlomi Elkabets (2014).

Le choix des films s’est fait en accord avec N. T. Binh qui a modéré ma Master Class et celle d’Yves Cape, invité lui aussi. N. T. Binh, critique à Positif et ancien enseignant à la Sorbonne nouvelle, est un merveilleux modérateur. Ses choix d’extraits de film, tâche difficile, a été magnifique et ses questions plus que pertinentes, vous aident et rendent la Master Class très agréable.

Jeanne Lapoirie et N.T. Binh - Photo Audrey Perraud / Chefs Op' en Lumière
Jeanne Lapoirie et N.T. Binh
Photo Audrey Perraud / Chefs Op’ en Lumière
Yves Cape et N. T. Binh - Photo Audrey Perraud / Chefs Op' en Lumière
Yves Cape et N. T. Binh
Photo Audrey Perraud / Chefs Op’ en Lumière

J’ai pu voir quatre films, trois premiers films de la sélection officielle et Le Conformiste, de Bertolucci, magnifique film que je n’avais jamais vu, présenté dans la carte blanche de Jean-Marie Dreujou. J’ai eu le sentiment, au vu des trois premiers films, que la sélection était de qualité, et je félicite chaudement les sélectionneurs. J’avoue que c’est avec plaisir que je serais restée pour en voir davantage.
Nous sommes aussi allés visiter ce qu’il reste des usines Kodak, c’est-à-dire pratiquement rien.
Une pièce avec quelques vitrines présentant les divers produits Kodak et quelques étagères d’archives incroyables. Mais rien des bâtiments, rien de la chaîne de fabrication de la pellicule, même pas une minichaîne test. Tout a été détruit dès la fermeture de l’usine. Rien n’a été gardé, autant dire qu’il ne sera plus jamais possible de refabriquer de la pellicule en France, tout un savoir-faire d’excellence perdu, c’est tout de même un grand choc pour moi qui a commencé et travaillé il n’y a pas si longtemps encore, en pellicule.

Photo Jean-Marie Dreujou
Photos Jean-Marie Dreujou (en haut à gauche) et Rémy Chevrin

Il faut soutenir ce festival et l’aider à devenir plus grand. Alors qu’en Pologne, il y a le très important festival Camerimage, il n’y avait pas en France de festival récompensant les chefs op’. Souhaitons que le festival de Chalon prenne de l’ampleur et devienne aussi important que Camerimage tout en apportant une vision moins anglo-saxonne, plus auteur, du cinéma et de la façon de travailler des directeurs et directrices de la photo en France et dans le monde.