Coup d’œil sur le 6^e Festival Chefs Op’ en Lumière

Fidèle à sa tradition de Master Classes, le festival mettait à l’honneur cette année Yves Cape, AFC, et Jeanne Lapoirie, AFC. Ils avaient choisi chacun quatre films qui ont été présentés au public chalonnais. Vie sauvage, de Cédric Kahn, Flandres, de Bruno Dumont, White Material, de Claire Denis, et Nouvel ordre, de Michel Franco pour Yves Cape. Les Roseaux sauvages, d’André Téchniné, Eastern Boys, de Robin Campillo, Michael Kohlhaas, d’Arnaud des Pallières, et Le Procès de Viviane Amsalem, de Schlomi et Ronit Elkabetz pour Jeanne Lapoirie. Les entretiens étaient animés par N. T. Binh, de la revue Positif.

Au cours d’une conférence animée par Remy Chevrin, AFC, Sophie Herr, fondatrice de l’agence Cosmic, a présenté le métier d’agent artistique. Et a détaillé en quoi consistait de représenter des directeurs et directrices de la photographie.

Accès aux liens vers ces conférences.

L’Union des chefs opérateurs avait organisé un Atelier Participatif : "Comment composer la lumière du jour en studio ?"
Les directrices de la photo invitées étaient Malory Congoste, UCO, et Nastasja Saerens, SBC.

Accompagnées d’autres membres de l’UCO et grâce à des caméras Sony, des optiques Leitz-Leica, du matériel lumière fourni par K5600-One Stop, Maluna Lighting et Rosco-DMG et des éléments de grip de chez Indie Location, elles guidaient le public à travers la démarche de la construction de lumière d’une scène. Référence à la lumière naturelle (jour ensoleillé, jour nuageux, soir), adaptation au décor et au matériel disponible, ajustement en fonction de la scène et analyse critique du résultat.

Une session le matin, deux sessions l’après-midi, un public nombreux et enthousiasmé par une forme très interactive.

Comme tous les ans, il y avait une exposition photo dans l’Espace des Arts, cette année elle était dédiée à Robert Guédiguian, "De Marseille à Bamako".

Le festival avait invité d’autres directeurs de la photo et réalisateurs venus présenter leur travail récent, il y avait aussi des films plus anciens, notamment dans le cadre de la Carte Blanche à Jean-Marie Dreujou, AFC, ASC, qui avait choisi Le Conformiste, de Bernardo Bertolucci, éclairé par Vittorio Storaro, AIC, ASC, et Barry Lyndon, de Stanley Kubrick, éclairé par John Alcott, BSC.

Pour la première fois depuis sa création en 2019, le festival remettait un prix, six longs métrages francophones étaient en compétition :
- Foudre
Réalisation : Carmen Jaquier
Image : Marine Atlan
- Il pleut dans ma maison
Réalisation : Paloma Sermon-Daï
Image : Frédéric Noirhomme, SBC
- La Nouvelle femme (en avant-première)
Réalisation : Léa Todorov
Image : Sébastien Goepfert
- Quitter la nuit (en avant-première)
Réalisation : Delphine Girard
Image : Juliette Van Dormael, SBC
- Rivière (en avant-première)
Réalisation : Hugues Hariche
Image : Joseph Areddy
- Vampire humaniste recherche suicidaire consentant
Réalisation : Ariane Louis-Seize
Image : Shawn Pavlin.

Le jury était présidé par Jean-Marie Dreujou et composé par ailleurs de Stéphan Castang, Jean-Marc Moutout, Susana Poveda et moi-même.

Nous avons attribué le Grand prix du jury au film Vampire humaniste recherche suicidaire consentant, réalisé par Ariane Louis-Seize et mis en images par Shawn Pavlin.
« Comédie romantique sensible et film de genre décalé, film nocturne et coloré, drôle et touchant à la fois. Nous avons été séduits par l’accomplissement artistique de ce film savoureux. »

Et une mention à Il pleut dans la maison, de Paloma Sermon-Daï, mis en images par Frédéric Noirhomme.
« Nous avons été touchés par un film qui, dans une économie de moyens extrême a su nous rendre sensibles à la misère sombre qui peut exister même sous une lumière solaire. »

Lors des à-côtés, nous sommes allés au musée Nicéphore Niépce qui dévoile à chaque visite de nouvelles merveilles. Cette année notamment, une rare exposition sur le tirage Fresson.

Nous avons aussi passé un moment au musée Kodak, où le dernier directeur de Kodak France a pris le temps de nous faire raconter l’histoire des usines Kodak en France de leur création à leur disparition totale. Un moment doux-amer pour les directeurs et directrices de la photo que nous sommes.