La Petite

C’est toujours agréable de continuer une collaboration avec un réalisateur. Je prends ça comme une reconnaissance de mon travail à leurs côtés. Je n’aime pas parler des réalisateurs comme des amis, même si cela peut être le cas, ce sont des gens qui apprécient mon implication sur leurs projets et cela me va amplement.
Guillaume m’a fait entrer dans son monde avec sa façon de travailler et ses collaborateurs proches. Au début, cela m’a dérouté et cela me déroute toujours tout autant, mais maintenant, j’y prends du plaisir !

La méthode de Guillaume, c’est : un doux mélange d’improvisations, d’inconforts, de surprises et de fausses pistes ! Je comprends cela parfaitement, je pense qu’il n’y a rien de pire pour un réalisateur qu’un collaborateur artistique dans le confort, le confort engendre le ronronnement et donc la répétition de notre savoir-faire et pas de notre créativité. Je suis même reconnaissant à Guillaume de me mettre dans ces situations et j’y vois la preuve de la confiance qu’il a en moi.
Les collaborateurs de Guillaume, sa garde rapprochée comme je les appelle, c’est, Guy Lecorne au montage, Olivier Dô Hûu au son plateau et au mixage, Christophe Offret aux accessoires et Olivier Radot pour la direction artistique.
Guillaume et Olivier préparent énormément les films en amont, par des recherches sur le sujet, les décors, les ambiances et toute une série d’éléments pour enrichir et comprendre le sujet. Au début, j’ai ressenti comme une frustration de ne pas être inclus dans ces moments, mais finalement je me sens bien d’arriver plus tard et le travail avec Olivier est très amusant.

La Petite est un film écrit pour Fabrice Luchini que Guillaume a réalisé pour Les Films du Kiosque. Nous l’avons tourné en 30 jours entre Bordeaux, Gand, en Belgique, et Paris. Fabrice Luchini, Mara Taquin et Maude Wyler interprètent les rôles principaux.

Pour les fausses pistes, il y a eu l’anamorphique. À la demande de Guillaume j’ai testé chez TSF les séries disponibles à Paris, pour finalement tourner en 8K avec une série BlackWing7 !
Pour espérer trouver une texture de point et des déformations proches de l’anamorphique (Guillaume Nicloux les apprécie, mais pas toutes !) nous avons engagé Aurélien Branthomme, de chez TSF, pour qu’il nous fabrique des "calques" à appliquer sur les images avec une sélection de "défauts" anamorphiques que nous avions choisis. Les résultats très encourageants se sont avérés très difficiles et lourds à appliquer, même à l’étalonnage final. Merci à Sylvain Monod d’avoir compris l’intérêt de cette recherche et d’avoir accepté cette dépense supplémentaire. La piste est intéressante et très certainement dans les prochaines années nous allons pouvoir tourner "Flat" et appliquer par la suite à l’étalonnage le look optique choisi en amont. Je ne sais pas si c’est une bonne chose mais cela sera possible !

Pour l’inconfort, avec l’aide de Julien Lefebvre, chef électricien avec qui je travaille depuis de nombreuses années, nous avions décidé pour les intérieur de nous passer de grosses sources pour les entrées de lumière de l’extérieure et de les remplacer par la météo ! La méthode est casse-gueule, surtout quand les séquences ne sont pas faites en plan-séquence, il faut s’adapter en permanence à l’intérieur, mais c’était excitant et depuis quelques années je travaille comme cela.
Et puis il y avait aussi tous ces murs blancs dont Olivier Radot aime à me rappeler (avec un grand sourire !) qu’ils sont le cauchemar des chefs opérateurs ! Nous avons employé beaucoup de négatifs pour créer du contraste et finalement plus enlever que rajouter.

Pour la caméra, nous étions en RED Monstro avec Sylvain Zambelli au point, lui aussi fidèle compagnon, il était assisté par Swan Guessoum. Notre DIT était Mathieu Cassan qui a eu son lot de fausses pistes de Guillaume et que je remercie pour sa patience.
À la machinerie, l’impeccable et magnifique compagnon de longue date Thomas Blanc. Toujours présent, toujours discret et toujours élégant ! Que du plaisir de l’avoir à mes côtés. Le monde de Nicloux, c’était une première pour lui, il a passé le baptême, que tout le monde n’a pas réussi, avec succès  !

TSF nous a fourni tout le matériel d’image : caméra, lumière et machinerie. Merci à toutes leurs équipes pour leur réactivité et leur accompagnement. Une pensée particulière pour Fred Valay qui dès mes débuts a toujours réussi à combler mes exigences les plus folles et qui va me manquer.

Richard Deusy a étalonné le film chez M141, Guillaume, depuis que je lui ai présenté Richard, ne travaille plus qu’avec lui. Malgré cela, Richard et moi avons, à force de comparaison et de persuasion, réussi à nous sortir d’une fausse piste où Guillaume nous avait envoyés (un film chaud !) et où nous nous étions embourbés pendant une bonne partie de l’étalonnage !

Nous avons tourné avec NeoSet sur mur LED à Paris, merci à Karelle et Jérémie pour la préparation en amont. C’était une première pour moi et maintenant que je sais comment cela fonctionne je referais bien toutes les séquences !

J’ai retrouvé sur ce film Michelle Constantinides, maquilleuse, nous nous étions connus quand j’étais assistant caméra, cela a été un plaisir de la retrouver. Anaïs Romand fait tout les films de Guillaume aux costumes depuis quelques années et était encore une fois avec nous. Michel Rodas opérait au Steadicam. Les VFX ont été faits par CGEV avec Alain Carsoux. Sylvain Monod était notre directeur de production.

Les séquences de début du film, en hiver, ont été tournées par Christophe Offenstein.

Bande-annonce officielle

La Petite
Réalisation : Guillaume Nicloux
Direction de la photographie : Yves Cape, AFC
Prises de vues additionnelles : Christophe Offenstein
Direction de production : Sylvain Monod
Direction artistique : Olivier Radot
Costumes : Anaïs Romand
Son : Olivier Dô Hûu
Montage : Guy Lecorne
Maquillage : Michelle Constantinides
Accessoires : Christophe Offret