La Vénus d’argent

J’ai rencontré Héléna Klotz en 2011 lorsqu’elle réalisait son moyen métrage L’Age atomique. Je sortais de l’école et je suis venu donner un coup de main comme électro pour voir comment travaillait sa cheffe opératrice Hélène Louvart. Je l’ai retrouvée en 2021 quand elle a cherché un chef opérateur pour son court métrage Amour océan. C’était une sorte de préambule à La Vénus d’argent, on partageait l’été de deux sœurs adolescentes qui vivent dans une caserne de gendarmerie. Cette première collaboration s’est révélée très agréable et créative et j’ai été heureux de pouvoir poursuivre avec son long.

La Vénus d’argent juxtapose deux univers, celui de la famille de Jeanne, une jeune femme qui vit dans une caserne de gendarmerie et celui de la haute finance dans lequel elle essaye de trouver sa place comme trader.

Photogramme


Dans ce dernier univers Jeanne se montre froide et déterminée, ambitieuse, retranché sous un masque de logique mathématique. Dans la caserne le naturel la rattrape, entre la tendresse attentive de sa famille et l’émoi causé par le retour contrariant d’un premier amour.
Nous avons voulu caractériser visuellement ces deux vies de Jeanne par des cadres plus libres dans la caserne et plus stricts et composés dans la finance, des lumières plus chaleureuses ou froides et l’utilisation de deux séries d’optiques de chez Panavision.


D’un côté la série Super 35 PVintage, sa douceur, ses très beaux bokeh et ses aberrations intéressantes (que nous avons augmentées en utilisant sur la Venice un capteur plus grand que Super 35) donnent un aspect organique à ce lieu de vie qu’est la caserne. De l’autre, la série grand capteur Primo 70, plus moderne, définie et sans aberrations, accompagne le masque de rigueur de Jeanne, sa "carapace de banquière". Elle passe d’un univers à l’autre comme dans un rêve éveillé, bercée par la musique formidable de Ulysse Klotz, le frère d’Héléna.

Photo Carole Bethuel


Fille de cinéastes, Héléna m’a dit avoir grandi avec Bresson plutôt qu’avec les productions Spielberg. Mais elle assume aujourd’hui aussi volontiers son goût pour les univers très visuels des grandes productions de films ou de séries américaines. Et ces deux types de références ont cohabité tout au long de la préparation, cherchant la rigueur ou la liberté d’un cadre, l’utilisation généreuse ou plus contenue des couleurs, un découpage froid et descriptif ou plus lyrique, voir épique...

Photo Carole Bethuel
  • Lire aussi un entretien avec Victor Seguin réalisé par Panavision, à propos de son travail et de ses choix techniques sur La Vénus d’argent.

Portfolio

Équipe

Cadreur Steadicam : Guillaume Quilichini et Thomas Burgess
Premier assistant opérateur : Florent Tité
Assistantes caméra : Victoria Massih, Clément Colliaux et Léandre Bizouarn
Chef électricien : Xavier Sentenac
Electriciens : Nicolas Sanchez et Elie Cottin
Chef machiniste : Bruno Cellier
Machinistes : Ariane Luçon et Floriane Peguy
Etalonnage : Elie Akoka

Technique

Matériel caméra : Panavision Alga (Sony Venice + Rialto, séries Panavision PVintage et Primo 70, zooms 24-275 mm et 70-185 mm)
Matériel lumière : Panalux
Matériel machinerie : La Machinerie Fine
Laboratoire postproduction : Orlando

synopsis

Jeanne a 24 ans. Elle vit dans une caserne en banlieue avec son père gendarme, son petit frère et sa petite sœur. Elle a fait le pari de réussir sa vie dans le monde de la finance. Pas pour la gloire ou le luxe, mais parce que c’est le moyen qu’elle a trouvé pour gagner sa liberté.