Comme un avion
Paru le La Lettre AFC n°254

Ensuite nous avions besoin d’un système souple, nous permettant de changer rapidement de configuration comme de passer de face à Bruno à dos à lui ou de changer la hauteur de la caméra (avec la possibilité d’une caméra très basse sur l’eau). Un autre point important était bien sûr la vitesse. Bruno et son Nautiraid filent à vive allure.
Impossible d’imaginer une embarcation sans moteur avec trois personnes à bord (chef machino au moteur, 1er assistant au point en HF et moi au cadre, zoom et diaph), voire exceptionnellement quatre avec le perchman. Le choix du moteur soulevait de nouvelles problématiques. Le moteur électrique permettait la prise de son mais n’était pas assez puissant pour suivre Bruno.
Ensuite les remous trahissaient qu’il n’était pas seul sur la rivière. Un flotteur placé du côté du moteur permit de réduire un peu notre sillon mais la seule vraie solution fut d’éloigner le kayak de la caméra. Nous perdions alors un peu de stabilité en allongeant la focale.
Enfin autre point important, le choix de la rivière et des zones sur la rivière. Une fois la rivière choisie pour la beauté de ses rives et de sa végétation, nous avons été confrontés au problème du niveau de l’eau et de sa variation au cours de l’été. En repérages, nous avons passé du temps à porter les kayaks sur les tronçons de la rivière où la profondeur de l’eau n’était pas suffisante. Enfin quand le niveau de l’eau était favorable, le moteur se retrouvait souvent gêné voire coincé dans des plantes aquatiques. Il fallait aussi que l’embarcation reste étroite et maniable.
Suite à plusieurs essais, le chef machiniste, Marc Wilhelm, a fabriqué un système de potence fixé sur un Zodiac que nous utilisions soit avec un moteur électrique, soit avec un moteur thermique. En acceptant les aléas de la rivière et ses courants, ces séquences ont été très agréables à tourner.

Comme un avion est un film joyeux, lumineux, coloré et ensoleillé qui a été tourné en Bourgogne durant l’été 2014, un été pourtant exceptionnellement gris et pluvieux. Même pendant la séquence de pluie du film, la vraie pluie a très vite pris le relais de la fausse ! Avec Bruno, nous savions qu’il était important d’attendre le soleil, qu’il faisait partie de l’histoire. Mon équipe a rivalisé d’imagination pour capter tous les rayons et multiplié les miroirs et les réflexions pour ne perdre aucune tache de soleil.


L’étalonnage et le travail d’Aline Conan ont permis de soutenir et de garder la sensation de beau temps tout au long du film. Collaborer avec Bruno a été un immense plaisir. Il rend le travail à la fois simple, léger et heureux !
Équipe
1er assistant opérateur : Matthieu Agius2e assistante opératrice : Garance Garnier
Chef électricien : Ernesto Giolitti
Chef machiniste : Marc Wilhelm
Etalonneuse : Aline Conan
Technique
Matériel caméra : Panavision (Sony F55, série et zoom 17,5-75 mm Primo)Matériel lumière : Transpalux
Matériel machinerie : Transpagrip