Guy-Auguste Boléat

Propulsée par la formidable performance de ses deux comédiennes principales (dont Zar Amir Ebrahimi, co-réalisatrice et Prix d’interprétation à Cannes, en 2022), Tatami est un film de sport où la politique s’invite. Filmé intégralement en Georgie, à Tbilissi, comme l’histoire est censée s’y dérouler, il met en scène une équipe de judo féminine confrontée à l’absurdité du régime Iranien. Todd Martin signe les images en noir et blanc de ce film poignant sélectionné dans la Compétition pour la Meilleure première image de film long métrage. (FR)

L’été dernier, Women In Cinematography (un collectif mondial de femmes d’image) a initié le lancement d’une pétition pour que Camerimage signe et applique une politique de Diversité et Inclusion et s’ouvre enfin à plus de diversité dans sa sélection, ses jurys et ses conférences. Cette pétition a été massivement soutenue, y compris par l’AFC. Après des semaines de négociation, il y a eu de timides avancées. Mais début novembre, dans le magazine Cinematography World, une tribune de Marek Żydowicz, directeur du festival, a, par ses propos, indigné la communauté des chef·fe·s opérateur·trice·s du monde entier. Beaucoup d’associations de DoP ont réagi, des femmes, des hommes profondément outrés par la pensée développée dans cet article. La BSC, de par sa proximité avec le festival, a été l’une des premières à réagir, ce qui a motivé une première réponse de Marek Żydowicz, suivie d’un communiqué à destination des directrices et directeurs de la photo où il présente des excuses... Nous sommes quelques-unes, directrices de la photo et femmes de cinéma, à vouloir réagir, depuis notre position, aux propos de Marek Żydowicz.

En novembre, seize sorties en salles de films tournés avec les moyens techniques caméra et optiques d’Arri, dont quatre photographiés par des membres de l’AFC.

Au cours d’une de ses dernières réunions, la CA de l’AFC a décidé d’admettre la directrice de la photographie Eva Sehet en tant que membre de l’association. Ses parrain et marraine AFC, Yves Cape et Agnès Godard, présentent cette nouvelle venue dans les deux textes suivants.

An adaptation of Vanessa Schneider’s story Tu t’appelais Maria Schneider, Jessica Palud’s second feature film, Maria depicts the destructive beginnings of actress Maria Schneider’s career. Through the reconstruction of a scene which caused a scandal in Bernardo Bertollucci’s 1972 film Last Tango in Paris, the director condemns domination and the abuse of power in the film industry, a subject that has become highly relevant and necessary. The cinematography, by Sébastien Buchmann, AFC, is a subtle reminder of the seventies, and revisits the film sets of that era. He reflects on this particularly captivating experience as a cinematographer. Maria is presented in the Official Selection, Cannes Première, at the Cannes 2024 Festival. (BB)

Adapté du récit de Vanessa Schneider, Tu t’appelais Maria Schneider, Jessica Palud réalise son deuxième long métrage, Maria, et décrit les débuts destructeurs de la comédienne Maria Schneider. À travers la reconstitution d’une scène qui a fait scandale dans le film de Bernardo Bertollucci Le Dernier tango à Paris sorti en 1972, la réalisatrice dénonce la domination et l’abus de pouvoir dans le milieu du cinéma, sujet devenu d’une grande et nécessaire actualité. L’image du film, proposée par le directeur de la photo Sébastien Buchmann, AFC, accompagne subtilement ces années seventies et nous fait revisiter les plateaux de cette époque. Il revient sur cette expérience d’autant plus passionnante pour un homme d’image. Maria est présenté en Sélection officielle, Cannes Première, au Festival de Cannes 2024. (BB)

Le Prix Alice Guy, qui se donne pour but de mettre en lumière et en valeur le travail des réalisatrices, a été décerné, mardi 20 février 2024, au film Les Filles d’Olfa, réalisé par Kaouther Ben Hania et photographié par Farouk Laaridh. Il sera remis à sa réalisatrice, fin mars, début avril, lors d’une cérémonie au Max Linder Panorama.

Avec Une affaire d’honneur, présenté aujourd’hui en avant-première à Camerimage, Vincent Perez propose un film d’époque poignant et spectaculaire, dans lequel les destins des personnages s’entrechoquent lors de duels violents et virtuoses. La directrice de la photographie Lucie Baudinaud, AFC, a su s’emparer de ce sujet avec talent, sans se défaire de l’image au plus proche des personnages, engagée et sensible qui la caractérise. (MC)