"L’homme qui plonge à pic" pour le tournage de "Blue"
Blue file parfois des frissons. Notamment quand une baleine est filmée en gros plan, de face. « J’étais à deux mètres », se souvient Denis Lagrange, l’homme qui l’a filmée, et qui a aussi été en charge d’une autre séquence sidérante, la chasse de nuit des requins. Cinq chefs opérateurs ont été sollicités par les réalisateurs de cette nouvelle production Disney Nature, chacun dans leurs spécialités. On y voit aussi des dauphins qui tournoient autour de bancs de sable pour emprisonner leurs proies, des petits poissons contraints de sauter au-dessus de la brume sablonneuse et de tomber dans les mâchoires de leurs prédateurs. Un moment ahurissant. Dauphins et petits poissons ne sont pas les espèces sous-marines les plus prisées de Denis, plus féru de baleines, de requins ou de raies, et dont le terrain de jeu favori est l’archipel polynésien. [...]
Pourquoi fait-on particulièrement appel à lui, notamment pour des projets énormes comme Blue ? Sans doute à cause de son approche "naturaliste" - il étudie longuement les animaux qu’il filme - et parce que, comme il le dit si bien, « je sais observer ». Et aussi parce que « je suis très identifié Polynésie française, et je sais filmer les baleines ou les requins de nuit mieux que d’autres, alors que par exemple certains vont être meilleurs que moi sur les dauphins. » Et Denis, à 46 ans, a une longue expérience dans son domaine. Il sait parfaitement qu’une session nocturne de 1h30 à filmer des requins demande des semaines de préparation : « Il faut tout sécuriser dans ces cas-là, en cas de morsure on se trouve quand même loin d’un aéroport, il ne faut rien négliger ».
Surtout, même à son âge, il prend toujours autant de plaisir à filmer ces animaux extraordinaires : « Pour moi, une rencontre avec une baleine, cela reste toujours aussi exceptionnel. Mais encore faut-il qu’elle l’accepte. C’est elle qui va décider si elle le souhaite ou pas. Si je vois qu’elle bouge ses pectorales, qu’elle se dresse, pas la peine de descendre la filmer. Il faut être patient, prendre beaucoup de temps… »
(Renaud Baronian, Le Parisien, mercredi 28 mars 2018)
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