LSD sur canapé
Par François Reumont pour l’AFC« Un documentaire sur Cary Grant, c’est risqué », se confie Jean-Marie Delorme. « C’est une légende absolue à Hollywood et on peut s’exposer à un vrai déferlement de critiques si le film est jugé non fidèle à la réalité. » Pour ce projet, le réalisateur Mark Kidel a décidé de mêler images d’archives, extraits de films et reconstitutions inédites aux traditionnelles interviews de biographes de la star.
![Cary Grant](local/cache-vignettes/L600xH442/becoming_cary_grant-151d3-a7961.jpg?1711212619)
Pour garder une cohérence avec tous ces formats (Super 8, 16 mm, 35 mm et vidéo), le directeur de la photo s’est appliqué à un look et une matière à partir d’une base de grain à l’étalonnage. Il a aussi décidé de tourner avec une caméra Ikonoscop équipée d’un zoom Cooke 10,4-52 mm. « C’est un modèle de collection, qu’Andrew Steele de Emit m’a loué pour le film. Il a un rendu superbe, très doux qui m’a permis de placer les images contemporaines en phase avec les images d’archives inédites issues des films super 8 et 16 mm tournés par l’acteur lui-même. »
![La caméra Ikonoscop équipée du zoom Cooke 10,4-52 mm](local/cache-vignettes/L600xH450/bcgrant1-29575-34e87.jpg?1711212619)
Autre utilisation de cette caméra : la recréation des séances de prises de LSD effectuées en studio dans un décor évoquant le cabinet médical du docteur Mortimer Hartman. « Pour ces plans », explique Jean Marie Delorme, « j’ai eu recours à une série Zeiss grande ouverture que je possède. Ça m’a permis de gagner un peu en lumière et d’offrir une image un peu différente en structure. L’étalonnage a été effectué par Grégoire Ausina chez Gisele Prod en s’inspirant des premières photos couleur du début du 20e siecle, comme les autochromes. »
Le film est décliné en deux versions : 52 minutes, diffusé sur Arte le 11 juin 2017 et 80 minutes, qui cherche actuellement une distribution salles.