Le festival de Palm Springs
par Pierre LhommeUn des rares lieux aux USA où l’on peut voir des films du monde entier et où deux journées sont consacrées aux D.P. : les Cinematographers’days initiés par Luciano Tovoli et David Kaminsky depuis quelques années.
Rencontres très fraternelles avec Laszlo Kovacs, Billy Williams, Affonso Beato, Vilmos Zsigmond, John Bailey, Benedict Neuenfels, Jean-Pierre Sauvaire, Harvey Harrison, Fred Goodich…
Cette année, la représentation française était imposante avec deux films : le remarquable La Chambre des officiers et Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. A la soirée de gala, Vilmos Zsigmond a remis à Bruno Delbonnel notre Da Vinci Award pour l’originalité et la maîtrise de la mise en images cinématographiques (la "cinematography") d’Amélie. L’étroite collaboration entre les gens du numérique et ceux du photochimique m’a vraiment enchanté. Ils étaient tous là, Didier Lefouest, Antoine Simkine, Yvan Lucas, Olivier Chiavassa autour de l’auteur et chef d’orchestre Jean-Pierre Jeunet. Ce film tombait bien cette année. Plus que jamais nous devons réfléchir à la meilleure façon de tenir compte des nouvelles subtilités que nous propose le numérique tout au long de la chaîne de fabrication et de les assumer. Plusieurs tables rondes (en présence de Kodak, Cinésite, Duboi, Eclair, Panavision) ont eu lieu sur les thèmes qui nous sont devenus familiers mais sont loin d’être épuisés : la " capture " numérique comparée à l’argentique, etc… Pour la première fois, nous avons vu des comparatifs filmés avec grande rigueur et talent, parfaitement étalonnés, tirés plein écran et en " split screen " présentés par Kodak et commentés par John Bailey. Des illustrations de la chaîne Duboicolor, un comparatif Scope - Super 35, effectué chez Eclair entre un positif issu d’un inter traditionnel et un positif issu d’un inter numérique de toute évidence bien supérieur…
Tous ces essais et démonstrations étaient très éloquents. Nous avons aussi discuté avec passion de notre droit moral « du final cut au final grading » (comme l’énonçait Billy Williams) et évoqué notre éventuel droit d’auteur. Je dois dire qu’aux USA, ce moment était assez surréaliste même s’il a jeté un léger trouble parmi nos collègues américains. Un hommage a été rendu à John Alonzo, qui nous a quittés l’année dernière, avec la projection d’extraits de Chinatown, Norma Rae, Harold et Maude. Un seul petit regret : l’ASC boude l’initiative de Luciano Tovoli. Pour elle, jusqu’à présent nous existons à peine. Mais les choses changeront sans aucun doute et petit à petit. Voilà ! Au sortir de ces journées, il nous semble de plus en plus important de suivre de très près l’évolution des nouvelles technologies et de leurs outils pour garder un regard clairvoyant et discerner les sornettes des vraies avancées technologiques. Et nos contrats alors ? Peut-être faudrait-il les adapter eux aussi… Un moment privilégié de ces journées fut la rencontre-débat avec David Hockney après la projection du film dans lequel il illustre de façon truculente son livre Secret knowledge, rediscovering the lost technics of the old masters. Cet ouvrage est un modèle d’enquête et une observation joyeuse, minutieusement illustrée, des voies empruntées par les peintres (de la Renaissance jusqu’à l’invention de Niepce) pour atteindre un naturalisme surprenant (voir l’article de John Bailey dans l’American Cinematropher de décembre). Si vous voulez vous faire un beau cadeau, n’hésitez pas ! Il est édité en France, en français, depuis peu.
Cette année, la représentation française était imposante avec deux films : le remarquable La Chambre des officiers et Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. A la soirée de gala, Vilmos Zsigmond a remis à Bruno Delbonnel notre Da Vinci Award pour l’originalité et la maîtrise de la mise en images cinématographiques (la "cinematography") d’Amélie. L’étroite collaboration entre les gens du numérique et ceux du photochimique m’a vraiment enchanté. Ils étaient tous là, Didier Lefouest, Antoine Simkine, Yvan Lucas, Olivier Chiavassa autour de l’auteur et chef d’orchestre Jean-Pierre Jeunet. Ce film tombait bien cette année. Plus que jamais nous devons réfléchir à la meilleure façon de tenir compte des nouvelles subtilités que nous propose le numérique tout au long de la chaîne de fabrication et de les assumer. Plusieurs tables rondes (en présence de Kodak, Cinésite, Duboi, Eclair, Panavision) ont eu lieu sur les thèmes qui nous sont devenus familiers mais sont loin d’être épuisés : la " capture " numérique comparée à l’argentique, etc… Pour la première fois, nous avons vu des comparatifs filmés avec grande rigueur et talent, parfaitement étalonnés, tirés plein écran et en " split screen " présentés par Kodak et commentés par John Bailey. Des illustrations de la chaîne Duboicolor, un comparatif Scope - Super 35, effectué chez Eclair entre un positif issu d’un inter traditionnel et un positif issu d’un inter numérique de toute évidence bien supérieur…
Tous ces essais et démonstrations étaient très éloquents. Nous avons aussi discuté avec passion de notre droit moral « du final cut au final grading » (comme l’énonçait Billy Williams) et évoqué notre éventuel droit d’auteur. Je dois dire qu’aux USA, ce moment était assez surréaliste même s’il a jeté un léger trouble parmi nos collègues américains. Un hommage a été rendu à John Alonzo, qui nous a quittés l’année dernière, avec la projection d’extraits de Chinatown, Norma Rae, Harold et Maude. Un seul petit regret : l’ASC boude l’initiative de Luciano Tovoli. Pour elle, jusqu’à présent nous existons à peine. Mais les choses changeront sans aucun doute et petit à petit. Voilà ! Au sortir de ces journées, il nous semble de plus en plus important de suivre de très près l’évolution des nouvelles technologies et de leurs outils pour garder un regard clairvoyant et discerner les sornettes des vraies avancées technologiques. Et nos contrats alors ? Peut-être faudrait-il les adapter eux aussi… Un moment privilégié de ces journées fut la rencontre-débat avec David Hockney après la projection du film dans lequel il illustre de façon truculente son livre Secret knowledge, rediscovering the lost technics of the old masters. Cet ouvrage est un modèle d’enquête et une observation joyeuse, minutieusement illustrée, des voies empruntées par les peintres (de la Renaissance jusqu’à l’invention de Niepce) pour atteindre un naturalisme surprenant (voir l’article de John Bailey dans l’American Cinematropher de décembre). Si vous voulez vous faire un beau cadeau, n’hésitez pas ! Il est édité en France, en français, depuis peu.