Quatre étoiles
Paru le La Lettre AFC n°154
Le tournage ne devait pas trop déranger le personnel et les clients, il fallait travailler proprement dans cet univers où la représentation est de rigueur. Dans mon secteur, cela se résumait à ne rien accrocher au plafond, ne pas mettre de presses, de barres, ne pas cogner les murs, pas de pieds de projecteur dans les lieux de passage, ni de drapeaux, ni de matériel qu’on laisse traîner dans les couloirs, ni même devant les ascenseurs. Par conséquent, nous avons opté pour la solution de faire un film " à boules ", et que ce style d’éclairage devienne le même pour toutes les séquences. Donc fini les accroches, des boules d’hélium qui se collent toutes seules au plafond, entourées de tulles blancs ou noirs. Dans le hall d’entrée de l’hôtel, les lustres restant constamment allumés, il y avait une boule incandescente et une boule HMI, et dans les suites, chambres ou couloirs, des boules chinoises incandescentes de petites tailles placées au sol lorsque les plafonds étaient dans le champ. Et j’ai gardé tout ce principe d’éclairage sur chaque séquence, même en dehors du Carlton, à Paris aussi, afin d’y retrouver une cohérence, et non pas une contrainte. Des doubles cadres de tulle par les fenêtres, et une face sur chacune des caméras.
Comme dans les films précédents de Christian, nous tournons chaque séquence à deux caméras, il faut faire vite, avec efficacité... D’où le gros avantage des boules, cela se déplace vite, et cela n’encombre pas le champ. Mais elles se travaillent difficilement dès que les murs doivent être assombris, et finalement nous avons sorti toute une forêt de drapeaux, de mamas, de cadres de densités neutres, et les gens se sont habitués rapidement à tout notre " bazar ". De devoir contourner deux ou trois cadres de tulles avant de rentrer au Carlton et de passer sous des drapeaux avant d’atteindre les ascenseurs, ce n’est pas si terrible que cela, comme de voir des câbles traîner, malgré tous nos efforts, dans les couloirs et les escaliers. Une équipe de tournage ne peut pas toujours passer inaperçue, et c’était finalement un film très agréable à fabriquer, aussi grâce à la coopération évidente de José Garcia, Isabelle Carré, et François Cluzet. Ainsi que de toute l’équipe technique ! »1 _
Technique
Laboratoire : L.T.C., étalonneur Christian Dutac
Pellicules : Kodak 5205 et 5218
Caméras : Moviecam, Iris Caméra, Groupe T.S.F.
Chef électricien : Marc Lambe
Chef machiniste : Thierry Crépin
Première assistante caméra : Thérèse Somano