Festival "Chefs Op’ en lumière", 1re édition, 2019
Retour sur "Chefs op’ en Lumière"
Par Janick LeconteCette première édition s’est donc tenue à Chalon-sur-Saône, la ville de Nicéphore Niepce, du 27 au 31 mars 2019, en partenariat avec l’AFC et avec Kodak, qui a été l’un des piliers économiques de la cité pendant 40 ans. Pendant cinq jours, se sont succédées des projections dans le cinéma du centre-ville avec une compétition autour de plusieurs films en avant-première sélectionnés pour la qualité de la photo et avec des films restaurés récents.
Une exposition sur les photographes de plateau, des conférences dans l’ancienne salle de projection du site Kodak (là où de multiples réalisateurs et chefs opérateurs sont venus entre 1980 et 2000) et surtout un hommage à Eric Gautier, qui terminait l’étalonnage du dernier film de Kore-eda, sont venus compléter la programmation.
Présent tout au long de la semaine, Eric Gautier a participé à un débat autour du film de Jia Zhangke Les Eternels, dont il était le chef op’ ainsi qu’à une Master Class animée par Jean-Claude Raspiengeas, journaliste à La Croix. Celle-ci a attiré plus de 300 personnes dont beaucoup d’étudiants et de lycéens qui avaient auparavant visionné Rois et reine et Carnets de voyage à partir de copies 35 mm. Il a également pris part à une table ronde dont N.T. Binh, journaliste à Positif, était le modérateur. Cela lui a permis de s’exprimer longuement sur sa conception du travail et sur ses relations avec les réalisateurs, les acteurs et les autres membres de l’équipe.
Manifestement heureux de se retrouver avec des pairs et avec des mordus de cinéma, Eric Gautier a pu échanger avec Claire Mathon, Céline Bozon, Marie Spencer (toutes trois membres de l’AFC) mais aussi avec Antoine Marteau et un tout jeune directeur de la photo, Julien Ramirez. Ils ont montré notamment l’évolution du métier puisqu’ils représentaient trois générations de chefs op’ avant de goûter aux plaisirs culinaires et œnologiques de La Bourgogne du Sud.
Cette nouvelle aventure, qui terminait le cycle des événements liés au trentième anniversaire de La bobine, a manifestement été un succès. « La volonté de faire acquérir aux spectateurs une vision plus aigüe de l’image et de leur faire découvrir l’ampleur et la profondeur de celle-ci dans toute sa richesse » (J.C. Raspiengeas, La Croix, 6 avril 2019) devrait conduire les organisateurs à renouveler l’expérience en plaçant peut-être ce festival un peu plus tôt dans l’année.
Janick Leconte est responsable des événements de La bobine.