Présentation des nommés pour les Prix AFC

Contre-Champ AFC n°351

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Présentation des directeurs et directrice de la photographie nommées dans l’une des quatre sections des Prix AFC. Rappelons que les Lauréats seront annoncés lors de la cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 7 février 2024 durant le Micro Salon AFC.

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE POUR UN LONG MÉTRAGE DE FICTION :

De g à d : Yves Cape, Michał Dymek, Florian Hoffmeister, Joe Saade et Frank van den Eeden
De g à d : Yves Cape, Michał Dymek, Florian Hoffmeister, Joe Saade et Frank van den Eeden


- Yves Cape, AFC, pour Sundown, de Michel Franco
Né en 1960, en Belgique, d’une mère germano-hongroise et d’un père belgo-américain. Après une scolarité normale, c’est un voyage aux Etats-Unis qui décide de sa vocation. De retour à Bruxelles, il étudie d’abord la photographie aux "Ateliers 75" et reçoit en 1982 le Prix Dumeunier récompensant un jeune photographe portraitiste. Il étudie ensuite le cinéma à l’INSAS. Il a depuis collaboré avec les réalisateurrices Bruno Dumont, Patrice Chéreau, Guillaume Nicloux, Michel Franco, Cédric Kahn, Claire Denis, Emmanuelle Bercot et Emily Atef.
- Michał Dymek, PSC, pour EO, de Jerzy Skolimowski
Né en 1990, à Varsovie, Michał Dymek est un directeur de la photographie polonais, diplômé de l’école de cinéma de Łódź, en 2017. Le film de Skolimowski a remporté le Prix du Jury au Festival de Cannes en 2022 et il fut nommé aux Oscars en 2023 dans la catégorie Meilleur film étranger. Il fut aussi projeté hors compétition lors du festival Camerimage en 2022.
Lire ou relire l’entretien avec Michał Dymek réalisé à cette occasion.
- Florian Hoffmeister, BSC, pour Tár, de Todd Field
Né en 1970, en Allemagne de l’Ouest, il a étudié le cinéma à l’Académie allemande du film et de la télévision de Berlin (Deutsche Film und Fernsehakademie Berlin, DFFB). Il travailla d’abord sur de nombreux téléfilm et séries pour la télévision allemande, et considère qu’il doit ainsi le démarrage de sa carrière à la réalisatrice et productrice Antonia Bird (Cellule Hambourg, en 2004). En 2012-2013, il fut le premier directeur de la photographie à remporter un Emmy Award, un Bafta Award ainsi qu’un ASC Award pour le même programme : la mini série "Great Expectations", réalisée par Brian Kirk. In 2014, le journal Variety le classait déjà parmi les dix chefs opérateurs à suivre. Il a travaillé sur des longs métrages aux côtés des réalisateurs Terrence Davies (The Deep Blue Sea, A Quiet Passion), David Koepp (Mortdecai), Edward Berger, Gavin Hood, Scott Cooper...
Son travail sur Tár lui a valu une nomination pour l’Oscar de la photo en 2023.
Lire ou relire le compte rendu d’une séance de Q&R avec Florian Hoffmeister qui s’est tenue dans le cadre du festival Camerimage 2022 où Tár était en compétition officielle.
- Joe Saade, pour Joyland, de Saim Sadiq
Joe Saade est un directeur de la photographie libanais travaillant aussi bien dans la fiction que le documentaire et la publicité. Autant de projets qui, ajoutés à son intérêt pour l’architecture, lui font parcourir le monde. Joyland a remporté le Prix du Jury dans la compétition Un certain regard au Festival de Cannes en 2022.
- Frank van den Eeden, NSC, SBC, pour Close, de Lukas Dhont
Né en 1971, Frank van den Eeden est un directeur de la photographie néerlandais, diplômé d’un master en arts visuels de l’école de cinéma Sint-Lukas, à Bruxelles. Il a régulièrement collaboré avec les réalisateurs Lukas Dhont (Close, Girl), Fien Troch (Someone Else’s Happiness, The Unspoken, Home, Kid) and Tim Mielants (Patrick, The Terror, Small things Like These). En 2014, sa contribution au cinéma flamand a été récompensée par le prestigieux "Culture Award of Flanders for Film". Rappelons que Close a remporté le Grand Prix lors du 75e Festival de Cannes et qu’il était nommé aux Oscars en 2023 dans la catégorie Meilleur film étranger. Ajoutons que son travail sur Animals, de Nabil Ben Yadir, lui avait valu de concourir pour la Grenouille d’or au festival Camerimage, en 2021.

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE POUR UNE SÉRIE (épisode, pilote ou mini-série) :

De g à d : Denis Lenoir, Yorick Le Saux, Jaime Reynoso, Wim Vanswijgenhoven et Fabian Wagner
De g à d : Denis Lenoir, Yorick Le Saux, Jaime Reynoso, Wim Vanswijgenhoven et Fabian Wagner


- Denis Lenoir, AFC, ASC, ASK et Yorick Le Saux, pour "Irma Vep" (S.1, Ep.7 "The Spectre") d’Olivier Assayas
Ayant passé trop de temps à la Cinémathèque française, Denis Lenoir doit renoncer aux études médicales et, décidant de faire un métier de sa passion, intègre l’École de Vaugirard, à Paris. Il suivra aussi des cours d’histoire de l’art à l’École du Louvre. À la sortie de l’école, il travaille un temps comme assistant opérateur avec Bernard Lutic et Ricardo Aronovich. Directeur de la photographie à 27 ans, il a depuis tourné plus de 45 longs métrages ainsi que de très nombreux pilotes, films publicitaires et vidéo-clips. Co-fondateur de l’Association Française des directrices et directeurs de la photographie Cinématographique, l’AFC, il est également l’auteur d’un livre sur John Cassavetes. Patrice Leconte, Christian Vincent, Rolf De Heer, Olivier Assayas, Jon Avnet, Philippe Claudel, Mia Hansen-Løve...
Né en 1968, Yorick Le Saux est diplômé de La Fémis en 1994, il a depuis collaboré avec les réalisateurtrices Olivier Assayas, Xavier Giannoli, Luca Guadagnino, Jim Jarmusch, François Ozon, Claire Denis, Greta Gerwig...
- Jaime Reynoso, AMC, pour "Extrapolation" (S.1, Ep.5 "2059 Part II, Nightbirds") de Richie Mehta
Né à Mexico City, en 1970, il s’intéresse très jeune à la photographie et se retrouvera stagiaire caméra en 1991 sur le tournage des Epices de la passion, d’Alfonso Arau (photographié Emmanuel Lubezki). Après avoir obtenu un MFA (Master of Fines Arts) à l’American Film Institute, il commence à travailler sur de nombreux clips musicaux, films et séries TV. Il a récemment travaillé pour les plateformes Netflix (Blodline), TNT, HBO et AppleTV+ ("Extrapolation").
- Wim Vanswijgenhoven, SBC, pour "1985" (S.1, Ep.2 "Donnant-donnant"), de Wouter Bouvijn
Wim Vanswijgenhoven est né en 1984 à Saint-Trond, en Belgique. Après avoir étudié l’électronique au lycée, il choisit d’approfondir son intérêt pour la photographie et part étudier l’image/son/montage à l’Université des Sciences Appliquées Erasmus de Bruxelles au département RITSC, où il obtient son diplôme en 2007. Il débute dans la publicité, tourne des courts métrages avec un ami d’enfance, Deben Vandam, dont The Road of All Flesh, qui lui ouvre les portes du long métrage, Sprakeloos, en 2017, de Hilde Van Mieghem. Il rencontre Wouter Bouvijn sur cinq épisodes de la série "Red Light", en 2020, avant d’enchainer avec la série "1985" sur le gang de Nivelles, l’une des grandes tragédies et mystères de l’histoire belge contemporaine.
- Fabian Wagner, ASC, BSC, pour "House of the Dragon" (Pilote "The Heirs of the Dragon"), de Miguel Sapochnik
Fabian Wagner est né en 1978, à Munich. Il étudie le cinéma à la Nothern Film School, à Leeds, en Angleterre, et commence à tourner de nombreux clips vidéo et courts métrages avant de collaborer à des shows TV pour la BBC et ITV. Son premier long métrage comme directeur de la photographie date de 2015, La Légende de Barney Thomson , de Robert Carlyle. Il a signé la photographie de quelques épisodes de "Game of Thrones", "The Crown" et "Sherlock". Pour le grand écran, on lui doit les images de Justice League (Zack Snyder), Overlord (Julius Avery) et Docteur Frankenstein (Paul McGuigan).

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE POUR UN DOCUMENTAIRE :

De g à d : Paul Guilhaume, Boris Lévy et Pierre-Hubert Martin
De g à d : Paul Guilhaume, Boris Lévy et Pierre-Hubert Martin


- Paul Guilhaume, AFC, pour Paradis, de Alexander Abaturov
Après des études de philosophie et de cinéma à la Sorbonne, licences en poche, il intègre La Fémis (promotion 2014). Sa carrière de chef opérateur démarre rapidement grâce à la confiance de Sébastien Lifshitz avec le documentaire Les Vies de Thérèse, en 2017, suivi d’Adolescentes, en 2019. Parallèlement, il aborde la fiction avec la réalisatrice Léa Mysius (Ava), connue sur les bancs de La Fémis. Il collabore ensuite avec Jacques Audiard "Le Bureau des légendes" (s5e9&10), et Les Olympiades, en 2021.
- Boris Lévy, pour The Wild One, de Tessa Louise-Salomé
Boris Lévy est né à Paris, il exerce le métier de directeur de la photographie depuis l’obtention du BTS Audiovisuel Image à Boulogne-Billancourt en 2008. Dès le début de sa carrière, il cultive un lien fort avec l’installation vidéo, la création sonore, le film d’art et le voyage, notamment sur le continent africain. En 2015, débute une collaboration avec son frère, le réalisateur Raphaël Lévy, et en découlent de nombreux documentaires et films publicitaires qui révèlent leur envie commune d’images graphiques, pour la plupart tournées à l’étranger. Son travail porte l’empreinte d’expériences cinématographiques très variées. Boris travaille régulièrement avec l’auteur et réalisateur Noé Debré, et ils explorent ensemble de nouveaux genres à chacun de ses films, questionnant chaque fois la grammaire et le geste cinématographique adéquats. Sur trois ans, Boris Lévy accompagne la réalisatrice Tessa Louise-Salomé pour filmer The Wild One, un documentaire singulier tant par la forme que par l’histoire passionnante de Jack Garfein. Il a notamment eu recours à de nombreux dispositifs optiques pour créer des ponts visuels entre les différents régimes d’images qui peuplent le film. The Wild One a obtenu le prix de la Meilleure photographie au Tribeca Film Festival en 2022.
Lire ou relire un entretien réalisé par Caroline Champetier.
- Pierre-Hubert Martin, pour L(oo)ping, de Louise Narboni
Né à Nantes en 1984, Pierre-Hubert Martin est un directeur de la photographie français. Formé à l’INSAS à Bruxelles, il entame sa carrière en 2011 en tant qu’assistant opérateur aux côtés d’Irina Lubtchansky, AFC, notamment sur les films d’Arnaud Desplechin, de Valérie Donzelli et de Rabah Ameur Zaimeche. En 2019, sa collaboration avec le réalisateur Jean-Paul Civeyrac pour le film Mes provinciales marque le début de sa carrière en tant que chef opérateur au cinéma. Par la suite, il collabore avec des réalisateurtrices telles que Philippe Petit, Louise Narboni et, plus récemment, Manele Labidi. En 2021, il retrouve Rabah Ameur Zameiche et signe la photographie du film Le Gang des bois du temple. Parallèlement à son activité de directeur de la photographie, il a également réalisé en 2020 son premier long métrage documentaire, produit et distribué par Pathé, autour de l’exposition Léonard de Vinci au Louvre.

MEILLEURE PHOTOGRAPHIE POUR UN PREMIER OU DEUXIÈME LONG MÉTRAGE DE FICTION D’UNE DIRECTRICE OU D’UN DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE RÉSIDANT EN FRANCE :

De g à d : Xavier Dolléans, Noémie Gillot, Benoît Jaoul et Pierre-Hubert Martin
De g à d : Xavier Dolléans, Noémie Gillot, Benoît Jaoul et Pierre-Hubert Martin


- Xavier Dolléans, AFC, pour Marinette, de Virginie Verrier
Passionné dès son plus jeune âge par la science et la technologie, il bricole dans son garage toutes sortes de montages électroniques ; d’abord attiré par le monde de l’animatronique, des effets spéciaux et de la pyrotechnie. À 16 ans, après avoir pris contact avec des spécialistes des effets spéciaux et avoir effectué un stage mise en scène sur un court métrage, il se lance passionnément sur les plateaux. Il étudie le cinéma à l’université Paris 7, suit une formation 35 mm à l’ENS Louis-Lumière et entame une carrière de directeur de la photographie sur des clips musicaux, courts métrages et publicités. Dans le même temps, il intègre des équipes en tant que deuxième assistant caméra et travaille également comme technicien ballons éclairants sur des longs métrages et des séries télévisées, affinant son œil aux côtés des plus grands directeurs de la photographie tels que Robert Richardson, ASC, (Hugo) ou Darius Khondji, AFC, ASC, (Midnight in Paris). Il a récemment signé la photographie de séries TV comme "Germinal" et Mrs. Davis".
- Noémie Gillot, pour Magnificat, de Virginie Sauveur
Après ses études à La Fémis, elle travaille comme assistante caméra puis directrice de la photographie sur de nombreux projets très différents, aussi bien fictions que documentaires, clips, publicités ou films d’Art. Elle mettra en image plus d’une vingtaine de courts métrages. Elle a également fait le cadre au côté du chef opérateur Eric Gautier, AFC, pour le film A Folk Horror Tale, pour la collection de Maison Margiela, conçu par John Galliano et réalisé par Olivier Dahan.
- Benoît Jaoul, pour Chien de la casse, de Jean-Baptiste Durand
« Je suis né et j’ai grandi à Narbonne dans le sud de la France. Après le lycée, je pars à Montpellier pour faire un BTS Audiovisuel, option Image. Diplôme en poche, je monte à Paris pour travailler comme assistant caméra sur des longs métrages, téléfilms, séries. Entre deux films, je fais mes premières armes comme chef opérateur sur des courts métrages, clips musicaux. En 2021, je signe la photographie de mon premier long métrage, Chien de casse, réalisé par Jean-Baptiste Durand. »
- Pierre-Hubert Martin, pour Une femme de notre temps, de Jean-Paul Civeyrac
Voir courte bio ci-dessus dans la catégorie "Meilleure photographie pour un documentaire".