Jean-Marc Fabre a signé l’image d’une trentaine de longs métrages et travaillé, entre autres, avec Jean-Pierre Denis (Les Blessures assassines), James Ivory (A Soldier’s Daughter never Cries), Amos Kollek (Fast Food, Fast Women), Jacques Audiard (Un héros très discret), Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre, Le Code a changé), Anne Fontaine (Comment j’ai tué mon père, Nathalie…, Mon pire cauchemar), Nicole Garcia (L’Adversaire, Un balcon sur la mer). Avec Camille redouble, il collabore pour la quatrième fois avec Noémie Lvovsky qu’il a rencontrée à La fémis en 1989.
Le franco-cambodgien Davy Chou réalise son deuxième long métrage Retour à Séoul dans lequel il filme sans pathos mais au plus près une jeune femme qui revient sur les traces de ses origines coréennes. La plasticité de l’image du chef opérateur Thomas Favel, AFC, qui collabore avec Davy Chou depuis ses premiers films, nous embarque dans ce voyage initiatique. Il nous dévoile ici les coulisses de son implication artistique pour Retour à Séoul en sélection dans la section Un Certain Regard de ce 75e Festival de Cannes. (BB)
Après Gaz de France et Philippe Katerine en président de la république en 2016, Benoît Forgeard retrouve le chanteur-comédien avec Yves, qui narre le trajet d’un réfrigérateur mélomane. Le directeur de la photographie Thomas Favel - déjà coéquipier du réalisateur sur son précédent film - nous parle de cette œuvre située dans l’esprit du réalisateur entre Jeanne Dielman, 40 quai du Commerce 1080 Bruxelles et 40 ans toujours puceau. (FR)
Thomas Favel, jeune chef opérateur issu de La fémis, enchaîne les films techniquement ardus – Gaz de France, de Benoît Forgeard, entièrement tourné sur fond vert – et des films très fantaisistes comme Belle dormant, d’Adolpho Arrietta. Diamond Island est le troisième film de Davy Chou, éclairé et cadré par Thomas Favel.
Thomas Favel, sorti du département Image de La fémis en 2007, travaille avec Jean-Sébastien Chauvin, Yann Gonzalez, Shanti Masud, Davy Chou..., des réalisateurs à la recherche d’un cinéma fantaisiste et non naturaliste, très influencés par l’art contemporain. C’est autour de cette inspiration commune qu’il rencontre Benoît Forgeard qui lui propose son premier long métrage, Gaz de France.
Philippe Faucon et Laurent Fénart, AFC, travaillent ensemble depuis une vingtaine d’années. L’un est un réalisateur engagé dans un cinéma ancré dans le réalisme social – Fatima qui a reçu le César 2016 du Meilleur film et le Prix Louis Delluc en 2015, Amin, La Désintégration – l’autre est un directeur de la photo qui partage sa passion entre documentaires et fictions. Nous les croisons ici pour parler de leur dernière collaboration sur Les Harkis, un film qui dénonce la tragique destinée de ces Algériens engagés auprès de l’armée française. Les Harkis est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs de ce 75e Festival de Cannes. (BB)
Laurent Fénart travaille avec Philippe Faucon depuis 2001 – c’était à l’occasion d’un téléfilm pour Arte, Grégoire peut mieux faire. Formé au cinéma à l’ENS Louis-Lumière et sorti en 1996, ayant signé les images d’une vingtaine de documentaires, il a cophotographié, avec Laurent Chalet, AFC, en 2013, Mes séances de lutte, de Jacques Doillon. Fatima, qui est sélectionné cette année à la Quinzaine des réalisateurs, est le sixième film qu’il tourne avec Philippe Faucon. (JNF)
Le film en stop-motion Sauvages était présenté en Séance spéciale au festival de Cannes. Second film du réalisateur Claude Barras, césarisé en 2017 pour Ma vie de courgette, Sauvages raconte les aventures dans la forêt de Bornéo de Keria, une jeune adolescente, accompagnée de son cousin Selai et de Oshi, un bébé orang-outan. Proposant un regard doux sur l’adolescence, les liens familiaux et l’ouverture à l’autre, le film est également engagé contre la déforestation des forêts tropicales par l’industrie de l’huile de palme. Profitant de cette sélection, le chef opérateur Simon Filliot nous raconte les spécificités d’un tournage en stop-motion et les défis qu’il a du relever pour ce tournage. Sauvages sera présenté à nouveau à Cannes tous les jours jusqu’à mardi, et sera également en compétition officielle au festival du film d’animation d’Annecy, avant de sortir dans les salles françaises le 16 octobre. (MC)
Dans Revoir Paris, Virginie Efira incarne Mia, une victime des attentats du 13 novembre 2015, revenant à Paris trois mois après l’attaque, et cherchant à retrouver ses souvenirs de l’événement. Avec sincérité et pudeur, le film dresse le portrait d’une jeune femme et d’une ville qui cherchent toutes deux à se reconstruire après le traumatisme. Après une sélection à la Quinzaine des réalisateurs, le film est présenté à Camerimage, dans la sélection Contemporary World. A cette occasion, Margot Cavret a rencontré Stéphane Fontaine, AFC, directeur de la photographie de ce film, pour évoquer avec lui cette première collaboration avec la réalisatrice Alice Winocour.
Dix ans après Black Book, son dernier film au cinéma, Paul Verhoeven vient tourner en France, dans la langue de Molière (qu’il parle couramment), et propose un thriller adapté de Philippe Djian dont Isabelle Huppert est le personnage central. Une plongée perverse et ludique dans la bourgeoisie urbaine qui n’est pas sans rappeler les thèmes abordés lors de ses premiers films. Aux commandes de l’image, c’est Stéphane Fontaine, AFC, qui a eu la chance d’être choisi par le réalisateur, succédant à son côté à des légendes de l’image de film comme Jan de Bont (Turkish Delight, Basic Instinct) ou Jost Vacano (Robocop, Starship Troopers). (FR)
Stéphane Fontaine a commencé comme assistant d’Eric Gautier. Stéphane a ensuite fait la photo d’une vingtaine de long métrages, et a travaillé notamment avec les réalisateurs Philippe Grandrieux, Agnès Jaoui, Nicole Garcia, Barry Levinson, Paul Haggis et Mia Hansen-Love. Stéphane a eu le César de la meilleure photo pour les deux premiers films qu’il a photographiés pour Jacques Audiard : De battre mon cœur s’est arrêté et Un prophète, qui a obtenu le Grand Prix à Cannes il y a trois ans. De rouille et d’os est sa troisième collaboration avec le réalisateur.
Stéphane Fontaine a longtemps été le premier assistant d’Eric Gautier. Issu des cours de l’Ecole nationale supérieure Louis-Lumière (promotion 1985), il se met parallèlement à son travail de pointeur à faire la lumière sur des documentaires ou des films d’art. Après un passage dans le milieu de la publicité, son premier long métrage en tant que chef opérateur est Bronx Barbès d’Eliane Delatour en 2000. Il a depuis collaboré avec Philippe Grandrieux, Arnaud Despleschin ou Barry Levinson. Un prophète est son deuxième film avec Jacques Audiard, après De battre mon cœur s’est arrêté.
Cinquième long métrage de Nicole Garcia, Selon Charlie est un film d’hommes, des histoires d’hommes. Avec une distribution époustouflante, Jean-Pierre Bacri, Vincent Lindon, Benoît Magimel, Patrick Pineau, Benoît Poelvoorde, Arnaud Valois... et Ferdinand Martin qui interprète le petit Charlie, Nicole peint une fresque psychologique où ces hommes vont changer. Le film se déroule sur trois jours, leurs vies vont basculer, ils ne seront plus les mêmes... Stéphane Fontaine a photographié ces hommes, les a filmés et a cherché, pour chacun d’eux, un univers visuel. Il nous parle de Selon Charlie.
Depuis sa sortie de La Fémis, en 1998, Crystel Fournier, AFC, s’est illustrée en tant que cheffe opératrice notamment au coté de Céline Sciamma, dont elle signe la photographie de trois films (Naissance des Pieuvres, Bande de Filles, Tomboy). Ces dernières années, elle s’est plus majoritairement orientée vers des productions étrangères, dont Great Freedom (Groβe Freiheit), troisième long métrage du réalisateur allemand Sebastian Meise (Stillleben, Outing), sélectionné dans la compétition Un Certain Regard au Festival de Cannes 2021. (MC)
Après sa sortie de La fémis, en 1998, Crystel Fournier, AFC, fait ses premiers pas comme directrice de la photographie au côté de Delphine Gleizes, qu’elle accompagnera pour tous ses films. Elle travaille également avec Fabienne Godet sur Sauf le respect que je vous dois, Ne me libérez pas, je m’en charge et Une place sur la terre. En 2006, elle rencontre Céline Sciamma pour Naissance des pieuvres et poursuit sa collaboration avec elle sur Tomboy. C’est pour le troisième long métrage de Céline Sciamma, Bande de filles, qui fait l’ouverture de la 46e édition de la Quinzaine des réalisateurs sur la Croisette que nous retrouvons Crystel. (BB)
Greig Fraser est un chef opérateur d’origine australienne qui a commencé sa carrière dans le documentaire. C’est en voyant un court métrage dont il avait signé l’image (Crackerbag, Palme d’or du CM à Cannes 2003) que la réalisatrice Jane Campion l’a repéré et lui a proposer de travailler avec elle sur le projet 8 (huit cinéastes filment les huit objectifs du Millénaire pour le développement). Il signe maintenant les images de Bright Star, une histoire d’amour biographique basée sur la vie et l’œuvre du poète John Keats (1795-1821). Un film très attendu qui marque le retour en compétition cannoise de la cinéaste récompensée par la Palme d’or en 1993.
Parmi la sélection éclectique de la Quinzaine des Réalisateurs, les festivaliers ont pu découvrir cette année un étrange film américain signé Babak Anvari (réalisateur britannico-iranien) où le fantastique vient cycliquement s’inviter dans la trame plutôt classique du triangle amoureux. Au final, un mélange pas toujours bien dosé entre effets pour faire sursauter et couple qui se déchire dans un appartement - version Nouvelle-Orléans - avec alcool à gogo et cafards géants. C’est le directeur de la photo britannique Kit Fraser qui signe l’image du film, laquelle suit l’inexorable descente aux enfers du personnage principal. Un film Netflix, bientôt disponible sur la plateforme. (FR)
Lors d’un entretien à Camerimage 2022, le réalisateur Edward Berger et le chef opérateur James Friend, ASC, BSC, nous parlent de leur travail sur À l’Ouest, rien de nouveau, nouvelle adaptation d’Eric Maria Remarque sortie le 28 octobre sur Netflix et nommée en Compétition principale. Ils racontent la construction d’un film de guerre chevillé à son personnage, expliquent leurs choix d’objectifs, de découpage et le tournage avec une caméra grand format. (CC)