Caroline Champetier, AFC, invitée d’"Affaires culturelles" sur France Culture
"Le cadre et la lumière, c’est le yin et le yang"Et la lumière fut... Ce pourrait être le mot d’ordre de Caroline Champetier, directrice de la photographie qui a accompagné trois générations de cinéastes. Assistante de William Lubtchansky dans les années 1970, Caroline Champetier fait son entrée dans le métier auprès des grands de la Nouvelle Vague, François Truffaut, Jacques Rivette, Jacques Doillon, avant de devenir elle-même directrice de la photographie sur Toute une nuit (1982), de Chantal Akerman, puis d’accompagner Jean-Luc Godard sur six de ses films. Deuxième génération de réalisateurs avec qui elle travaille, les héritiers, Arnaud Desplechin, Xavier Beauvois, Patricia Mazuy, Laetitia Masson, Margarethe von Trotta, et bien sûr Léos Carax avec qui elle tisse une grande complicité à travers plusieurs films, Tokyo ! (2008), Holy Motors (2012), Annette (2021), et dernièrement C’est pas moi (2024). Caroline Champetier est tout aussi enthousiaste devant des cinéastes plus jeunes, elle accompagne notamment sur leurs premiers films des jeunes femmes qui commencent, avec À 14 ans (2015), d’Hélène Zimmer, Je vous souhaite d’être follement aimée (2016), d’Ounie Lecomte, ou encore Le ultime cose (2016), d’Irène Dionisio. Caroline Champetier a également tenu une rubrique dans les Cahiers du cinéma en 2005, et participé à l’émission "L’Avventura", entre 2007 et 2009 sur France Culture. En 2014, une rétrospective lui a été consacrée à la Cinémathèque française pour célébrer 30 ans de carrière et plus de 70 films. [...]
« Il y a ce moment où on éclaire, qui est un moment où, même si on est en équipe, on est finalement assez seul dans les décisions qu’on prend. Et puis, la lumière est faite et on passe derrière la caméra. Et là, c’est un moment de réception, un moment où le corps se met au travail, le corps entier, pour être derrière la caméra, suivre l’acteur. J’aime ces deux moments. J’ai l’impression que c’est vraiment le yin et le yang. Il y a quelque chose de la respiration, de la concentration, qui change. Et moi-même, qui peut être impatiente quand je demande des modifications de lumière ou des réglages, au cadre, je deviens une autre personne. J’acquiers une très grande patience. Ce sont les deux pratiques qui font que je suis aussi attachée à ce moment du plateau. » Caroline Champetier
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