La Dame de trèfle
Paru le La Lettre AFC n°194
Par contre il n’a pas été difficile à faire, Jérôme ayant de plus en plus la manière et le sens des choses qu’il veut mettre en œuvre.
Pour résumer le travail de la caméra (petits moyens, mais Arricam studio et série Cooke S4, merci TSF !), on dira que c’est un film au 75 mm en caméra portée, portée pour épouser les contours des moyens réduits en temps et en hommes, donc sans travelling, mais aussi par la volonté de coller la caméra aux personnages, comme l’inexorable enchainement des faits leur colle à la peau.
J’espère qu’il y a dans le filmage une énergie du désespoir et de la souffrance. Pas pour justifier de mes efforts physiques, il y en a eu beaucoup, mais parce que je crois que la caméra est dans les scènes pour donner une unité à cette histoire sombre et dure. On a essayé de ne pas rester à l’extérieur, d’être à l’unisson des acteurs.
Pour la lumière, il a fallu faire appel à la profondeur, à la noirceur magnifique de la 5219 pour les nuits, et la 5217 pour les jours d’hiver. Beaucoup de séquences dans un van transformé en studio ambulant !!! Une envie de filmer des scènes violentes de manière crue et frontale, en pleine lumière.
Je veux citer ici les noms de mes deux étalonneurs, Matthieu Pradeau pour la partie argentique (postproduction argentique classique à partir d’un négatif 3 perforations). Matthieu, si jeune et déjà si doué, si impliqué que je ne peux en dire que du bien ; Arnaud Gallinière pour le master numérique, mon complice depuis des années avec qui les longues séances de Baselight offrent toujours la possibilité d’approfondir et d’enrichir l’image des plans. Je les remercie aussi pour dire que, malgré la fermeture de GTC, un endroit où j’ai toujours adoré aller (ce n’est pas toujours le cas... j’ai eu des séances de labo qui étaient de véritables épreuves !), j’espère avoir de nouveau la chance de travailler avec eux et profiter de leur grand talent !