Vilaine
Paru le La Lettre AFC n°181
Ce film est souvent présenté comme un " contre " Amélie Poulain, mais en fait, il s’agit d’un point de départ, pas du tout d’un pastiche.
Le scénario possède sa propre identité et évoque un univers assez différent.
Pour le " visuel " du film, la référence au film de Jean-Pierre Jeunet n’a pas été une obsession. Si ce n’est un détail de-ci de-là, le costume de Vilaine par exemple, mais sur l’ensemble, c’était de l’ordre du clin d’œil. D’ailleurs, en ce qui concerne la photo du film, nous sommes allés dans une tout autre direction.
Allan et Jean-Patrick sont de véritables amateurs de film de genre, série B américaine, de comédie, de " baston " ou d’horreur, et c’est plutôt dans ces films que nous sommes allés pêcher quelques influences.
Nous avons tourné le film en Dordogne à l’automne 2007 et bénéficié d’une météo plus que favorable (bénie de Râ).
Cela m’a permis d’obtenir des extérieurs plutôt brillants, contrastes et saturés, et pour l’intérieur du décor principal du film, le Bar – Station service Le Martinez, cela m’a également permis de justifier des effets de soleil bien marqués. Une ambiance solaire un peu chaude, filtrée en partie par des stores, cette lumière caractéristique d’un drugstore américain d’autoroute, et qui collait bien à l’esprit du film. Pour les nuits, j’ai renforcé les effets des éclairages intégrés au décor, néons, loupiotes de bar, enseignes clignotantes, etc.
Au vu des moyens limités de notre budget, je me suis aussi essayé à quelques trucages en direct, par exemple pour la scène de nuit ou Mélanie (Marilou Berry) décide de se venger de ses méchantes cousines et de devenir Vilaine. Les réalisateurs voulaient évoquer un cliché de vengeur masqué. On s’est souvenu de cette image de Spiderman sur l’Empire State découpé par une pleine lune improbable. On s’est dit qu’il fallait faire la même chose.
Pour nous ce fut : Marilou sur un pratos de 50 cm avec une vidéo projection (sur un poly) d’un cliché numérique d’une lune sous les nuages (photo fournie aimablement par le département d’Eclair Numérique, merci à eux). Le plan n’est pas long et le résultat plutôt convaincant, un poil faux mais assez juste pour la scène.