Clean

D’autre part, si on additionne 25 % de pellicule vierge économisée, ainsi que son développement, le prix de location de la caméra (inférieur à celui d’une Panaflex ou d’une Arricam), ainsi que l’économie faite sur l’interpositif (3 perfos lui aussi), le budget image devient très concurrentiel du budget S16 mm équivalent.

L’Aaton 35 a l’encombrement d’une caméra S16, est très facile à déplacer, se glisse dans les recoins, est légère à l’épaule ou à transporter ; elle est très simple d’utilisation, sans accessoires superflus, basique et fiable.

Clean est le quatrième film que nous tournons ensemble, Olivier et moi. On se comprend très vite, presque sans se parler. Cette entente nous a permis d’instaurer une nouvelle méthode de travail pour nous deux : l’essentiel du film a été tourné caméra à l’épaule, souvent en focales longues, avec peu de profondeur de champ, pour rester très concentrés sur les acteurs immergés dans la vie réelle.
Peu de répétitions, mais tout de même des préparations rigoureuses en début de journée, afin de déterminer des actions précises et de structurer une lumière qui prendra corps pendant la prise de vues. Il ne s’agit pas d’improvisation, mais de tourner sans être vraiment installés, toujours un peu trop tôt, en filmant sans répéter vraiment. Provoquer la situation, attraper des moments de vérité ou d’intimité, et parfois une sensation de miracle quand tout coïncide parfaitement...

La plus grande difficulté réside dans l’analyse rapide, après coup, de ce que nous avons vu, et de décider vite ce qui est réussi et ce qui devrait être retravaillé, parfois en décidant d’abandonner une mauvaise direction pour en défricher une autre.
Travailler ainsi nécessite l’attention, la vigilance et l’adaptation de tous ceux qui participent à la fabrication des plans (assistants à la caméra, à la mise en scène, ingénieur du son, perchiste, machiniste, chef électricien, etc.).

Le film a été développé à Londres (Deluxe) pour raisons de coproduction, mais l’anamorphose et le passage en 4 perfos (qui ont lieu pendant la même opération) ont été faits de façon classique, en optique, chez Arane.
Merci à Luc Pourrinet et Jean-René Failliot pour leur travail remarquable et leur enthousiasme, et bien sûr à Isabelle Julien (et Sophie Lustière) pour sa complicité habituelle à l’étalonnage. »