Exposition photographique de membres de L’Union des Chefs Opérateurs

Contre-Champ AFC n°355

Jusqu’au 30 juin 2024 au Hang’art, à Paris, quatorze des membres de L’Union de Chefs Opérateurs exposent leur travail photographique, complémentaire de la spécificité de leur métier, l’image en mouvement. Autant de démarches multiples illustrant les préoccupations esthétiques qui sont au cœur de ces passionnés et passionnées d’image, fixe ou animée soit-elle.

Extraits résumés du catalogue de l’exposition
Jean-Philippe Bouyer
Suite au décès brutal de son frère aîné Eric, en août 2013, Jean-Philippe Bouyer décide de réaliser une série de portrait dans le foyer pour handicapés mentaux où son frère a vécu ses dernières années. Ces images essayent de capter ce qu’a pu être la vie au quotidien de ce frère différent, dans cet institution de prime abord clinique et administrative.
Dans ces décors à l’esthétique ordinaire (lumières verdâtres en plafonnier, mobilier sans caractère, linos au sol), il a voulu saisir l’humanité sans filtres de ceux qui étaient devenus ses amis.

Clémence Thurninger
Clémence Thurninger aime faire de la photo mais n’aime pas porter du matériel, elle a souvent opté pour des appareils petits et légers qu’elle peut avoir toujours en poche. La série de photographies exposée est une petite sélection de ces moments pris sur le vif durant ses voyages, ses tournages. Elle a été réalisée avec le petit bijou exposé également. Plus jouet que boîtier photo, ce faux LOMO, par le format qu’il propose, lui a permis de jouer avec le temps et le mouvement au sein de cadres fixes. Chacun des clichés comme un triptyque en soi... une trinité qu’elle a choisi de conserver pour raconter trois souvenirs, moments suspendus mais en devenir...

Thomas Faverjon
Thomas Faverjon aime les instants (2019-2023), les gens, leurs visages et leurs postures.
À une série complète, il préfère des morceaux éparses du temps et de la vie, qu’ils soient photographiés avec ou sans objectif.

Gaëlle Tanguy
Plus agile qu’un tournage, la photographie permet à Gaëlle Tanguy d’explorer des techniques visuelles qui se démarquent des conventions habituelles.
Son approche expérimentale explore de nouvelles façons de représenter la réalité où lumière, texture et couleur laissent émaner une aura des sujets photographiés.

Catherine Briault
Portraits de Dunkerquois et Dunkerquoises en période de carnaval.

Jean-Claude Flaccomio
Intitulée "Influenzinum", la sélection de photos de Jean-Claude Flaccomio est une réflexion homéopathique et poétique dans notre société bousculée par la vitesse et la fugacité de nos vies urbaines. Ayant passé une partie de son enfance en Provence et suite à une demande spécifique de réalisateur, il s’est interrogé sur comment transposer par la photographie la matière provençale rendant plus lumineux les anciens de ce pays ensoleillé et comment retrouver une texture qui soit le reflet de moments hors du temps, rappels de la jeunesse d’antan.

Craig Marsden
Craig Marsden été initié à la photographie par sa sœur. C’est elle qui lui a donné son premier appareil photo, l’a introduit à la chambre noire et à l’alchimie de l’impression. Après sa mort, il a longuement erré, l’appareil à la main. Perdu dans le flot des passants qui partaient travailler, il cherchait à matérialiser, à travers la lumière des canyons et les ombres dévorantes de la ville, sa présence disparue. C’est la première fois que Craig Marsden présente cette série de travaux.

Max Decamps
Max Decamps vient de terminer ses études à l’ENS Louis-Lumière. Il explore l’image fixe et animée dans une quête constante de profondeur et d’harmonie chromatique. Dans sa quête incessante d’amélioration et d’expression visuelle, il s’efforce de maîtriser pleinement son outil de prise de vue. Dans cette quête d’instantané et d’unicité, son travail photographique est exclusivement en argentique, réalisant ses propres bobines de pellicule avec des chutes de Kodak 5219 provenant de tournages. De cette manière, aucune de ses photographies argentiques n’est retouchée ou recadrée, aimant l’authenticité de chaque déclenchement.

Michele Gurrieri
Vertige du temps passé en solitude.
Michele Gurrieri a l’impression de dépasser ses peurs. Son cerveau travaille durant les longues nuits de sommeil qu’il s’accorde.
Il dit avoir rêvé d’elle plusieurs fois. Elle qui était toujours lointaine, inatteignable,
Il finissait par accepter la frustration de ne plus l’avoir dans sa vie.
Il se met à imaginer un lieu idéal, le lieu de son bonheur. Il y aurait une lumière quasi-éternelle et de l’eau partout : de l’eau qui jaillit, murmure et reflète la lumière. Des bassines, des ponts, des maisons sur pilotis. Il ferait doux tout le temps et le bruit de l’eau, la lumière, la musique seraient suffisants pour l’enivrer.

Nicolas Gontcha
Passionné par l’art de la photographie et épris de la lumière, Nicolas Gontcha puise son inspiration dans les contrastes omniprésents de la vie, cherchant à capturer des images saisissantes et empreintes d’émotion. Influencé par les grands maîtres de la peinture du XVIIe siècle tels que Caravage, De La Tour et Rembrandt, il s’inspire de leur travail pour aborder la construction graphique d’une image avec rigueur et finesse. En tant qu’admirateur de l’œuvre de Brassaï, ses photographies nocturnes exercent sur lui une fascination particulière, nourrissant son regard et son approche artistique.
Pour lui, prendre un cliché va bien au-delà du simple acte photographique ; c’est sculpter la lumière, bâtir une composition comme on peindrait un tableau. C’est ainsi qu’il conçoit son travail : comme une fusion entre l’art pictural et l’art photographique.
L’objectif ultime de Nicolas Gontcha est de capturer l’essence même de ses sujets, de les faire revivre à travers des images intemporelles et envoûtantes, où se mêlent émotion et authenticité.

Sarah Guillaumin Haddad
Les deux tirages présentés par Sarah Guillaumin Haddad, "Iceberg" et "Top of The World", font partie d’une série de portraits d’animaux croisés aux quatre coins du monde.
Les tirages sont numérotés, signés et disponibles à la vente :
- "Iceberg", impression sur papier Fine Art en caisse américaine
- "Top of The World", impression sur papier Fine Art en caisse américaine.

Christophe Larue
Passionné d’images, Christophe Larue livre un travail photographique en parallèle des tournages de films, publicités, clips et documentaires qui lui permet de s’interroger sur la transposition d’un ressenti, d’une émotion, d’une ambiance directement aux spectateurs-spectatices, malgré le filtre de l’écran.
Dans son travail pour la fiction, il fait appel à ses souvenirs de vie pour les transposer à l’image.
Il a souvent un petit appareil sur lui, qui lui permet de saisir un instant, un lieu, une ambiance. Après plusieurs années de captures classiques, et plusieurs milliers de clichés, Christophe Larue ressentait une frustration liée à l’écart entre son ressenti sur place, et ce qu’il en restait sur le cliché.
S’étant plongé dans un travail d’analyse de ces clichés, il en est ressorti que les détails nuisaient à la perception directe de l’émotion. On expérimente un ressenti dans sa globalité, dans ce que la lumière ou l’ombre laisse découvrir. Une photographie contient des détails qui, s’ils ne sont pas signifiants lorsqu’on prend la photo, le deviennent dans l’œil de celles et ceux qui regardent.
Dès lors, Christophe Larue a cherché à fondre les détails dans l’ambiance, ne laissant que le ressenti s’exprimer, sans autre point d’accroche pour le spectateur que le travail des ombres, de la lumière et des couleurs.
Les neuf tirages exposés sont issus d’un travail de recherche préliminaire qui a permis d’expérimenter l’ensemble des techniques à mettre en œuvre pour capter l’essence d’un lieu.
Tirages 30x40 cm papier photo Rag Metallic.

Céline Pagny
Niger 2000-2009
De l’étrangeté d’un désert apparemment vide à la profondeur d’un regard d’enfant.
C’était en argentique.
Contact unique. Pas de 2e cliché. Toujours à travers le même objectif 50 mm GO.
Avant et pendant la guerre civile au Niger (2007-2009).
Le désert, apparemment vide, se laisse toujours photographier. Le soigner, soigner les messages qu’il cherche à délivrer, par la façon dont il se compose. Les histoires qu’il propose, l’imaginaire qu’il suscite. L’enfant des maisons-refuges se prend au jeu dans une relation de qualité, le photographier, c’est jouer. Une façon de communiquer autrement que par des mots puisque nous ne parlons pas la même langue, ou si peu.

Pascale Marin
La liberté de déclencher à l’instinct, le pouvoir de figer le temps.
Des photos prises sur trois continents qui seraient comme des photogrammes de films qui n’existent pas, des souvenirs empêchés de s’évanouir dans le néant.
- Ismaël – Dakar
L’heureux hasard d’un reflet de fenêtre dans des lunettes qui répond au motif imprimé sur le tissu d’un blouson lors de repérages dans l’ancien palais de justice de Dakar.
- Sirena del aire – Kuamar
La grâce d’un mouvement pendant un jour de pause sur un tournage dans la jungle équatorienne au sein d’une communauté Shuar.
- Janus – Rome, co-autrice Caroline Deruas-Peano
La fugacité d’une émotion ambivalente figée sur le visage de Clotilde Hesme pour le film L’Indomptée, de Caroline Deruas-Peano, produit par Thelma Films et tourné à la Villa Médicis.

À noter que Acc&Led, Arri, Art Tech Design, Blackmagic Design, Canon, Cooke Optics, Emit, ESL, Innport, LCA France, Loca Images, Maluna Lighting, Next Shot, One Stop K5600, Panavision, Rosco DMG, RVZ, Sony, TSF et Vantage Paris sont au nombre des partenaires de l’exposition.

Du 9 au 30 juin 2024
Du lundi au samedi : 8h-2h du matin
Dimanche : 9h-23h
Le Hang’art
61-63, quai de Seine - Paris 19e