La médaille qui pue

par Olivier Séguret

La Lettre AFC n°139

On a pourtant failli l’élire pour représenter notre beau pays aux oscars. Et tandis que Paris s’agite et cogite, Hollywood, s’irrite et se vexe : « Les Gaulois claquent la porte au nez d’Hollywood », résume le susceptible Variety.
Malgré l’agacement légitime de Jeunet, on trouverait presque pour lui un motif de fierté. Apatride, nomade, universel : voilà tout ce qu’on a envie de souhaiter aux films, aux cinéastes et au cinéma après une telle affaire. La " francité " qu’on refuse à Jeunet a quelque chose d’aussi minable qu’arrogant, une médaille qui pue et qui fait très peu envie. Sauf à son producteur... pour lequel le manque à gagner en subventions automatiques proportionnelles aux résultats en salles friserait les 3,6 millions d’euros.
(Olivier Séguret, Libération, 15 décembre 2004)