Loin des hommes
Paru le La Lettre AFC n°249
Pour David, la sensation du froid et de l’hiver était très importante pour l’histoire. Donc plutôt que de partir sur les lumières chaudes du Maroc nous avons cherché à exploiter les ambiances froides des versants nord qui sont à l’ombre. Malheureusement le décor principal se trouvait sur le versant sud, donc très exposé.
Nous devions attendre que le soleil se cache derrière les cimes pour commencer à tourner. Mais il tapait dur le reste de la journée, nous nous réfugions à l’intérieur de l’école dont les fenêtres donnaient elles aussi plein sud. Eric Gies, mon chef électricien, a fait faire une toile de spi de 27 mètres de long sur 4 de large, qu’il a installée avec l’aide de Laurent Passera, mon chef machiniste, pour nous protéger du soleil et nous laisser profiter pleinement de la beauté des découvertes. Les monts et pics rocheux sont des repères important dans le paysage désertique où se déroule l’histoire. Ils donnent l’échelle du paysage et l’idée du périple des personnages.
Le choix du Scope anamorphique est venu de là, filmer des personnages en essayant de les intégrer dans le paysage et surtout de respecter le rapport d’échelle. Nous avons choisi une focale que nous trouvions parfaite pour cela. Nous avons fait quasiment tout le film avec le 40 mm Primo CF. Il est énorme et pèse son poids, c’est la raison pour laquelle la Red Epic s’est avérée idéale avec sa taille d’appareil photo. Anna-Katia Vincent, mon assistante a réussi à configurer la caméra pour qu’elle reste très mobile. En intérieur nous avons utilisé le 75 mm Primo CF pour les gros plans. J’avais aussi un zoom Angénieux HR 50/500 avec lequel j’ai dû faire un plan dans le brouillard pour filmer Viggo et Reda au loin.
Pour le Steadicam, que j’ai confié à Benoît Theunissen, et l’épaule, j’ai emporté un 60 mm Primo de la série G, plus léger. J’ai très peu filtré par contre j’utilise souvent la fonction HDR de l’Epic pour les cieux ou les découvertes à travers les fenêtres.
La machinerie et la lumière de TSF, la caméra de Panavision Alga, ainsi que tout le reste du film, décors, régie, costumes, ont été expédiés dans un seul et même semi-remorque affrété par Agora Films (Bénédicte Bellocq et Souad Lamriki) jusqu’à Casablanca où le matériel a été dispatché dans les camions par l’équipe marocaine et française. J’ai eu le grand plaisir d’y retrouver Brahim Amaarak qui secondait Eric à la lumière. Philippe Hagege, directeur de production, m’a permis de partir avec les chefs de poste.
Régulièrement les rushes étaient expédiés chez Eclair, où Emmanuel Le Ridant étalonnait et me faisait un retour de ce qu’il voyait. Globalement, grâce à nos moniteurs étalonnés et à l’utilisation des looks Red, je retrouvais les bons contrastes. Cela a permis à Richard Deusy, mon étalonneur, de réutiliser toutes ces valeurs pour l’étalonnage final. On a gagné beaucoup de temps grâce à ça.
Les effets ont été gérés par Thierry Delobel chez Eclair.
Dans le portfolio ci-dessous, quatre photogrammes issus des rushes et quelques photos de tournage.
Équipe
Assistante caméra : Anna-Katia VincentOpérateur Steadicam : Benoît Theunissen
Chef électricien : Eric Gies, assisté de Brahim Amaarak
Chef machiniste : Laurent Passera
Technique
Matériel caméra : Panavision Alga, caméra Red Epic, optiques 40 et 75 mm Primo CF, 60 mm Primo série G, zoom Angénieux HR 50-500 mmElectricité : TSF Lumière
Machinerie : TSF Grip
Laboratoire : Eclair
Etalonnage des rushes : Emmanuel Le Ridant
Etalonneur : Richard Deusy
Effets visuels : Thierry Delobel chez Eclair