Les Entretiens AFC

Fred Elmes, ASC, vieux comparse de Lynch et Jarmusch, fait la lumière sur la mise en image de "Paterson", de Jim Jarmusch
Et au milieu coule une rivière

A l’instar d’une chanson de Bruce Springsteen, le nouveau film de Jim Jarmusch plante son décor dans une bourgade du New Jersey où le postindustriel (les anciennes usines) côtoie le bucolique (la cascade et la rivière) et la poésie. Le héros est un chauffeur de bus dont la passion pour la prose est rythmée par son réveil, les pâtisseries préparées par sa splendide compagne persane et la promenade de leur bouledogue avant d’aller s’en jeter un le soir au bar du coin. Un jour sans fin filmé comme un haïku ? Fred Elmes, ASC, vieux comparse de Lynch et Jarmusch, fait la lumière sur la mise en image de ce poème visuel.

Où Patrick Orth, directeur de la photographie, et Silke Fischer, chef décoratrice, parlent de leur travail sur "Toni Erdmann", de Maren Ade
À pleines dents

Avec Toni Erdmann, la cinéaste allemande Maren Ade a réussi à faire rire le grand Théâtre Lumière pendant près de 90 minutes sur les 160 que dure son film. Le sujet étant la crise existentielle d’une cadre supérieure trentenaire expatriée à Bucarest, on ne peut qu’applaudir le tour de force qui devrait immanquablement la voir, avec ses comédiens, toucher les plus hautes marches du Palmarès le 22 mai au soir. Silke Fischer et Patrick Orth (chef décoratrice et directeur de la photo) parlent de cet étrange "feel good movie" germano-roumain. (FR)

Le directeur de la photographie Samuel Lahu parle de son travail sur "Mercenaire", de Sacha Wolff

J’ai rencontré Samuel Lahu à La fémis… Je donnais un cours à des élèves de dernière année du département Image. Peu de temps après, alors que Samuel était sorti de cette école, je lui ai demandé s’il voulait faire le tour du monde avec deux caméras, une vitre [1], un marker et moi… Samuel a choisi dix pays sur la planète et nous sommes partis tous les deux, dans une vingtaine de pays, avec dix-sept caisses sous le bras…

Le directeur de la photographie Jean-Louis Vialard, AFC, parle de son travail sur "Voir du pays", de Delphine et Muriel Coulin
Des militaires à la plage

Après 17 filles, premier film remarqué au Festival de Cannes 2011, Delphine et Muriel Coulin reviennent dans la sélection Un certain regard avec Voir du pays.
Un film qui explore une facette peu connue de l’armée de terre : celle des stages de décompression consécutifs à chaque fin de mission et qui permettent aux soldats de reprendre pied avec une certaine vie "normale", loin du théâtre des opérations. Fidèle au poste de l’image, Jean-Louis Vialard, AFC, nous explique les enjeux photographiques de ce film tourné principalement sous le soleil de l’île de Rhodes.

Où la directrice de la photographie Isabelle Razavet parle de sa collaboration avec Solveig Anspach sur "L’Effet aquatique"

L’émotion colore cet entretien accordé par Isabelle Razavet, complice de cinéma et d’amitié de Solveig Anspach, décédée l’été dernier. L’Effet aquatique, son sixième long métrage, vient compléter ce que la réalisatrice appelait « sa trilogie fauchée », après Back Soon, et Queen of Montreuil. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au 69e Festival de Cannes, le dernier film de Solveig Anspach traduit magnifiquement ce qu’elle voulait transmettre de sa notion du bonheur.

Le directeur de la photographie David Chambille parle de son travail sur "La Forêt de Quinconces", de Grégoire Leprince-Ringuet

David Chambille est issu des rangs de l’ENS Louis-Lumière (Ciné promo 2005). Après un passage en tant qu’assistant (avec Patrick Blossier, Pascal Caubère...), il se dirige rapidement vers la lumière en filmant plus d’une quinzaine de courts métrages. Depuis 2012, il a notamment signé les images des longs métrages Mon amie Victoria, de Jean-Paul Civeyrac ou Discount, de Louis-Julien Petit. La Forêt de Quinconces est le premier du comédien et réalisateur Grégoire Leprince-Ringuet avec qui il avait déjà fait deux courts métrages. (FR)

Les entretiens de l’AFC au 69e Festival de Cannes

Depuis l’ouverture du 69e Festival de Cannes, mercredi 11 mai 2016, nous avons publié trente textes et entretiens où des directeurs de la photographie parlent de leur travail sur un film sélectionné dans l’une ou l’autre des sections. Voici réunis les liens permettant de lire ou relire chacun d’entre eux.

Le directeur de la photographie Philippe Rousselot, AFC, ASC, parle de son travail sur "The Nice Guys", de Shane Black

C’est pour The Nice Guys, projeté Hors compétition sur la Croisette, que le directeur de la photographie et réalisateur Philippe Rousselot, AFC, ASC, collabore pour la première fois avec Shane Black – le réalisateur d’Iron Man 3 et de Kiss Kiss Bank Bank –, expérimente la comédie… et tourne son premier long métrage en numérique !

Le directeur de la photographie Christophe Beaucarne, AFC, SBC, parle de son travail sur "Mal de pierres", de Nicole Garcia

C’est en adaptant le roman éponyme de l’Italienne Milena Agus Mal de pierres que Nicole Garcia réalise son dernier long métrage. Alors qu’elle est une habituée de la Croisette avec 15 août, L’Adversaire et Selon Charlie, Mal de pierres concourt pour la Palme d’or de ce 69e Festival. Nicole Garcia a fait appel à Christophe Beaucarne, AFC, SBC, fidèle collaborateur de Jaco Van Doermel, Mathieu Amalric ou encore Anne Fontaine, pour la mise en image de son huitième long métrage. (BB)

Le directeur de la photographie Luc Pagès, AFC, parle de son travail sur "Tour de France", de Rachid Djaïdani

Pour son deuxième long métrage, Rachid Djaïdani, boxeur, acteur, documentariste et écrivain, a fait appel au directeur de la photographie Luc Pagès, AFC. Ce dernier est le fidèle collaborateur de Jacques Maillot – Nos vies heureuses, Les Liens du sang, La Mer à boire. Il a également réalisé A+ Pollux, long métrage sorti en 2002.
Rachid Djaïdani, déjà sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs en 2012 pour Rengaine, réunit Gérard Depardieu et Sadek pour ce Tour de France, et revient sur la Croisette, toujours à la Quinzaine des réalisateurs, pour ce 69e Festival de Cannes. (BB)

Tragédie à Massilia : où Patrick Ghiringhelli et Karim Dridi parlent de "Chouf"

Sept ans après Le Dernier vol, Karim Dridi filme le dernier opus de sa trilogie marseillaise (Bye Bye, Khamsa, Chouf), prenant pour décor (réel) une cité des quartiers nord de Marseille. Sur fond de trafic de drogue, de guerre de clans et de trahisons, Chouf raconte l’histoire de Sofiane qui cherche à retrouver les assassins de son frère. Pour mettre en images cette histoire évoquant parfois la tragédie grecque, il a fait appel à Patrick Ghiringhelli. Dans un entretien croisé, le réalisateur et l’opérateur racontent. (FR)

Le directeur de la photographie Robbie Ryan, BSC, ISC, parle de son travail sur "Moi, Daniel Blake", de Ken Loach

Robbie Ryan, BSC, ISC, apparaît de manière fulgurante en 2009 avec le magnifique Fish Tank, d’Andrea Arnold, après une belle carrière dans le court métrage britannique.
En 2011, il est récompensé à Camerimage (Grenouille de bronze) pour Les Hauts de Hurlevents, de la même Andrea Arnold qu’il accompagne à Cannes cette année. Il est aussi depuis trois films de DoP de Ken Loach et vient de finir à New York le tournage de Yeh Din Ka Kissa, de Noah Baumbach, c’est peu dire qu’il est dans le vent… (CC)

Le directeur de la photographie Guillaume Deffontaines, AFC, parle de son travail sur "Ma loute", de Bruno Dumont

Après Camille Claudel 1915 et Le P’tit Quiquin, le directeur de la photographie Guillaume Deffontaines, AFC, retrouve Bruno Dumont et les lumières du Nord pour Ma loute, en Compétition officielle de cette 69e édition cannoise. Guillaume Deffontaines a travaillé à plusieurs reprises avec les frères Larrieu et Michel Leclerc, il a récemment photographié le film de David Oeloffen, Loin des hommes.

La directrice de la photographie Claire Mathon, AFC, parle de son travail sur "Rester vertical", d’Alain Guiraudie

Filmer la nature et le rapport de l’homme avec elle est l’un des socles des films d’Alain Guiraudie. Après L’Inconnu du lac, qui remporte le prix de la mise en scène à Un certain regard en 2013, le réalisateur tourne son cinquième long métrage entre la Lozère, le Marais poitevin et Brest. Rester vertical, un film de loup, de paternité et de déchéance, concourt pour la Palme d’or de ce 69e festival de Cannes.