Les Entretiens AFC

Le point sur la caméra au poing de Jimmy Glasberg
par Diane Baratier

Nous sommes fin 2005, Jimmy Glasberg vient de nous présenter son film 9m2 pour deux (sortie le 1er février).
Ce film co-réalisé avec José Césarini est tourné en prison. Il a été mis en scène dans un décor de cellule reconstitué en studio à l’intérieur de la prison des Baumettes à Marseille. Jimmy Glasberg et José Césarini ont donné la caméra aux détenus.

Entretien avec Eduardo Serra
par Diane Baratier

J’ai rencontré Eduardo Serra aux soirées organisées par l’AFC. L’entendre parler de son travail m’a passionné car, à travers lui, je découvrais un cinéma inconnu. J’ai toujours aimé écouter les autres me raconter leurs expériences. Il n’y a pas une manière de travailler ou de faire des films, il y en a une multitude. Et plus on s’intéresse aux expériences des autres, plus nos différences nous enrichissent.

Channa Deshapriya, directeur de la photographie sri lankais
s’entretient avec Eric Guichard et Tommaso Vergallo

Lors d’une visite au bureau de l’AFC, Channa Deshapriya, directeur de la photographie de Sulanga enu pinisa (La Terre abandonnée, prix ex-æquo de la Caméra d’Or cette année à Cannes) de Vimukthi Jayasundara, s’est entretenu avec Tommaso Vergallo, directeur des productions cinéma numérique chez Digimage, et Eric Guichard.
Asoka Handagama, réalisateur de A Letter of Fire, a effectué les traductions.

Entretien avec Christopher Doyle
à propos du film " Hero " de Zhang Yimou

Nos confrères argentins de l’ADF (Association argentine des Auteurs de la Photographie Cinématographique) nous ont fait parvenir un extrait d’un entretien accordé par Christopher Doyle à Vicente Rodriguez-Ortega pour la revue Reverse Shot. Il y parle de son travail sur Hero de Zhang Yimou.

A propos du film "Deux frères"
par Jean-Marie Dreujou

Le mois dernier Jean-Marie Dreujou présentait en avant-première le film de Jean-Jacques Annaud. Il revient ce mois-ci sur les deux longs métrages qu’il a tournés en vidéo numérique haute définition.

Les déplacements étaient terribles sur Himalaya, l’enfance d’un chef

E. G. : Eric (Valli) se balade avec son appareil photo, alors il sent bien la lumière, par contre il ne pouvait pas imaginer ce que représentait une structure de fiction. Le temps de se retourner, il était déjà à 200 mètres. Or ces deux cents mètres, je mets longtemps à les atteindre, donc c’était tout ça qui n’avait pas été pensé en termes de préparation. Si Eric refaisait un film dans des conditions aussi difficiles, il aurait une vision beaucoup plus juste du tournage. Les déplacements étaient terribles sur Himalaya, certains (…)

Les différences étaient énormes, entre les champs-contrechamps...

P. L. : Moi j’ai vécu ce genre d\’angoisse pour Le Sauvage de Jean-Paul Rappeneau car on était au bord de la mer, qui change tout le temps de couleur. Je me suis fait un sang d’encre, mais finalement c’est très lié au rythme du montage et pourtant les différences étaient énormes, entre les champs-contrechamps, on passait d’une mer bleue à une mer grise, d’un plan avec soleil à des plans sans soleil et personne s’en aperçoit. On a le souvenir d’une mer bleu turquoise. E. G : Pour la séquence \" Le sentier des démons \", on a en fait trois (…)

le passage des extérieurs aux intérieurs...

Projection d’un extrait de Born Romantic de David Kane R. A. : Le travail de repérage, c’était de choisir les trajets de nuit, les lieux pour lesquels on aurait des autorisations. Et finalement c’est pour ça aussi que j’avais décidé de faire beaucoup moins de voiture-travelling. Car quand j’étais dans la voiture, on pouvait se passer d’autorisation puisqu’on n’avait pas de lumière extérieure et on n’avait rien qui dépassait de la voiture donc on n’avait aucune autorisation à demander. On pouvait aller n’importe où. On savait aussi (…)

On projette la dernière séquence de Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau

On projette la dernière séquence de Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau P. L. : Là c’est donc le décor où va se passer toutes la fin du film. Ce qui est rééclairé ici c’est les visages. Mais rééclairer dans un lieu comme ça c’est souvent enlever de la lumière et non pas en mettre. J\’étais équipé d’autant de toiles noires que de toiles blanches. C’est vrai que sachant que j’allais avoir toute la fin de la scène dans ce décor, en allant du jour à la nuit, j’étais complètement angoissé, plusieurs jours à l’avance. E. G. : Par (…)

Tourner dans des conditions extrêmes...
entretien entre Pierre Lhomme, Eric Guichard et Robert Alazraki sur la lumière en extérieur

Tourner dans l’Himalaya implique-t-il une contrainte physique particulière ? Eric Guichard : C’est sûr que par rapport à des extérieurs classiques, la contrainte de l’Himalaya, c’est une contrainte physique. C’est-à-dire que faire un plan c’est déjà une difficulté en soi. Mais ça, ça fait aussi un peu partie du jeu. D’ailleurs toute l’équipe a passé un test d’altitude et certains membres ne sont pas partis à cause de ce test. Mon assistante Sylvie Carcedo, qui était quand même limite au niveau du test, a fait plusieurs fois du caisson de (…)

Le problème de la lumière extérieure...
(suite de l’entretien)

P. L. : Ce qui est formidable, c’est de tourner un film à budget relativement modeste où les comédiens sont toujours à disposition. On peut tourner dans l’ordre, c’est le rêve, mais c’est très rare. E. G. : C’est ce qui s’est passé sur Gadjo Dilo, Tony (Gatlif) ne voulait absolument pas tourner décor par décor. Il s’est arrangé pour avoir ses décors, avoir ses comédiens et l’on a tourné du premier plan au dernier, ce qui est contradictoire aussi pour nous parce que dans sa tête, tourner dans l’ordre, ça voulait aussi dire tourner les (…)

On ne peut pas filmer de la même manière Isabelle Adjani et un Dolpopa
(suite de l’entretien sur la lumière en extérieurs)

E. G. : Je voudrais juste revenir sur une chose ; ce qui est différent par rapport au film que Pierre a éclairé et Himalaya, c’est que je n’ai pas eu les mêmes moyens que lui, mais c’est aussi vrai que j’ai pu faire sur Himalaya des choses difficiles parce que j’avais des comédiens qui se prêtaient à des lumières difficiles. Il faut aussi se dire : « Qui va-t-on filmer ? ». On ne peut pas filmer de la même manière Isabelle Adjani et un Dolpopa. Ce sont des questions qu’on se pose forcément quand on prépare un film, on peut imaginer qu’on (…)

Entretien avec David Kessler, directeur général du CNC
accordé à Laurent Houssay

Laurent Houssay - La production française a semblé marquer le pas, doit-on craindre une aggravation de cette tendance ? David Kessler - Si vous prenez le nombre de films produits, on passe de 204 en 2001 à 200 l’année suivante, ce qui reste un chiffre fort car je rappelle que c’est trente films de plus que les années précédentes, 200 reste un nombre historique en termes de films agréés. On a certes constaté un recul des investissements de Canal+, vraisemblablement à cause de la baisse du nombre de ses abonnés, mais il n’y a rien de tout (…)