Le directeur de la photographie Santosh Sivan, ISC, ASC, dans les pages quotidiennes du "Film français"

Le n°9 du quotidien cannois du Film français, jeudi 23 mai, dans sa rubrique "Les déjeuners du Film Français à la Plage des Palmes", publiait un court entretien avec le directeur de la photographie indien Santosh Sivan, ISC, ASC, lauréat de l’Hommage Pierre Angénieux 2024. En voici quelques extraits.

Existe-t-il un style, une patte Santosh Sivan qui ferait que les cinéastes demandent de travailler avec vous ?
Si vous regardez le travail d’un cinéaste comme Satiajit Ray, ses films ont effectivement une signature. C’est la même chose en peinture pour Rembrandt, par exemple. Je pense que cela vient avec le temps et l’expérience. Par ailleurs, il faut tenir compte des besoins et des exigences d’un film. Ce qui est important, c’est de traiter la lumière comme de la musique. La lumière et l’ombre constituent la mélodie, et le rythme est donné par la composition des cadres et les mouvements de la caméra. Si tout cela est présent et traité avec harmonie, je pense que le public y est sensible. Mais en même temps, j’essaie toujours, autant que possible, de rester simple et direct.

Certains films hollywoodiens sont tournés sur pellicule. En France, c’est plutôt le cas pour le cinéma d’auteur. Qu’en est-il en Inde ?
J’adore la pellicule mais nous n’avons plus qu’un seul laboratoire pour la traiter car trop peu de films sont tournés en analogique. Nous disposons de peu de stocks, même si Christopher Nolan est venu en Inde pour y promouvoir le tournage sur pellicule.

Comment avez-vous réagi en apprenant que vous ailliez recevoir ce prix Angénieux ?
Avec beaucoup d’enthousiasme. Tout d’abord, parce que les zooms Angénieux sont très populaires en Inde. Je les utilise depuis près de 30 ans et j’en possède personnellement plusieurs. C’est donc une formidable coïncidence. [...]

(D’après des propos recueillis par Patrice Carré, reproduits avec son aimable autorisation)

En vignette de cet article, Santosh Sivan, 5e à partir de la gauche - Photo Julien Lienard pour Le Film français.