In memoriam

Salut l’Artiste !
Par Robin Davis, réalisateur

Maurice Fellous

Maurice Fellous est parti il y a quelques jours. Et pourtant je n’arrive pas à être complètement triste. Pourquoi ? Peut-être parce qu’en secret il nous disait – à nous ses amis autour de Georges Lautner – que le jour où il disparaîtrait, « Ah, non, il ne faudra pas être triste, hein !... ah non ! ». Ça peut paraître banal dit comme ça, mais pour lui, homme en apparence pragmatique, c’était essentiel. Je veux dire, lié à l’essence de ce qu’il était : un homme pudique, réservé, secret. Mais gai. En tous les cas, c’est comme ça qu’il m’apparaissait à moi.

L’énergie à revendre de Maurice Fellous
Par Olivier Chambon, AFC

Maurice Fellous

De juin 1998 à juin 1999, j’ai eu la grande chance de faire mes derniers plans au point en assistant Maurice Fellous sur Eva Mag, une sitcom tournée en Super 16. Nous tournions avec trois Aaton en magasins de 122 mètres mais au rythme des sitcoms tournée en vidéo, ce qui demandait une sacrée organisation et une sacrée énergie. Celle-ci était impulsée à l’équipe image par Maurice qui, à 75 ans, en avait à revendre.

"Je crois que je viens de perdre un guide, un repère, une sorte de Papa de cinéma"
Entre délicatesse, humilité et humour, par Pascal Sentenac, opérateur de prise de vues

Maurice Fellous

J’ai rencontré Maurice dans les années 1980, alors que j’avais une vingtaine d’années. Je n’étais pas encore assistant caméra mais je connaissais bien la vidéo de par ma formation d’électronicien. C’est certainement pour cette raison qu’on m’a appelé pour assister un « chef opérateur connu qui ne connaissait pas la vidéo », ce chef opérateur, c’était Maurice.

A Maurice Fellous ou l’histoire d’une longue collaboration
Par Yves Rodallec, cadreur et directeur de la photographie

Maurice Fellous

Notre collaboration a commencé en 1960 sur un film de Jacques Berthier, et tu m’as parlé pendant ce film où nous avons beaucoup sympathisé, d’un jeune réalisateur avec qui tu venais de faire plusieurs films comme directeur de la photographie. Ton enthousiasme m’a beaucoup plu. C’est ainsi qu’a commencé ma collaboration dans ton équipe avec Georges Lautner.

De la disparition du cinéaste René Féret
Par Jacques Mandelbaum

René Féret

Le Monde, 28 avril 2015
Il y a des jours où la fonction nécrologique du critique de cinéma est un crève-cœur. Il sera dit, écrit, signé et consigné que celui qui vit mourir René Féret – une nuit, en fait, du 27 au 28 avril 2015, après une longue lutte avec la maladie – est de ceux-là. Il avait 69 ans.

Avec René Féret sur "La Communion solennelle", son chef-d’œuvre
Par Jean-François Robin, AFC

René Féret

En 1976, on était jeune et beau, circonstance idéale pour tourner La Communion solennelle, un film écrit et réalisé par René Féret. Titre on ne peut plus juste, car ce tournage fut justement une intense communion. Une communion parfaite entre le cinéma, cette histoire de famille, exact reflet de l’Histoire, une équipe animée d’un vrai appétit d’images et de sons, et l’enthousiasme débordant d’un metteur en scène.

Décès d’Andrew Lesnie

In memoriam

Oscar de la meilleure photographie en 2002 pour Le Seigneur des anneaux : La Communauté de l’anneau, le directeur de la photographie australien Andrew Lesnie, ACS, ASC, est décédé brutalement à l’âge de 59 ans.

Décès du cinéaste et documentariste américain Albert Maysles

In memoriam

Pendant plus de cinq décennies, le cinéaste et opérateur Albert Maysles, disparu le 5 mars 2015 à New York (Etats-Unis) à l’âge de 88 ans, a été l’auteur, avec au son son frère David – lui-même décédé en 1987 –, de films novateurs dans le domaine du documentaire en même temps qu’un formateur, un mentor et une source d’inspiration pour de très nombreux cinéastes et artistes.

Manoel de Oliveira, les quatre-vingts ans d’une vie de cinéaste

Manoel De Oliveira

Le cinéaste portugais Manoel de Oliveira, auteur de près d’une cinquantaine de films et documentaires, s’est éteint, jeudi 2 avril 2015 dans sa demeure de Porto, à l’age de cent-six ans. Son œuvre, entamée à la fin du cinéma muet, aura survolé quelques huit décennies, et ses films, faits de longs plans fixes tels des tableaux et de lents mouvements de caméra, aura fait la part belle aux fausses apparences et à l’imaginaire.

Disparition du directeur de la photographie tchèque Miroslav Ondříček, AČK, ASC

In memoriam

Le directeur de la photographie Miroslav Ondříček, AČK, ASC, est décédé à Prague (République tchèque) samedi 28 mars 2015 à l’âge de quatre-vingt ans. Ayant participé à la Nouvelle vague tchèque des années 1960 et signé les images d’une quarantaine de films, il était surtout connu pour son travail avec son ami réalisateur, Milos Forman.

Gerry Fisher, un grand Monsieur et un grand professionnel
Par Richard Andry, AFC

Gerry Fisher

J’ai fait la connaissance de Gerry Fisher sur le film Monsieur Klein, de Joseph Losey. J’étais alors un des assistants de Pierre-William Glenn qui avait accepté exceptionnellement de faire le cadre sur ce film. En bon élève de l’IDHEC, j’avais vu Accident, Cérémonie secrète et Maison de poupée, du même réalisateur, et je ne cachais pas mon admiration pour le duo Losey-Fisher.

Gerry Fisher n’est pas mort
Par Pierre-William Glenn, AFC

Gerry Fisher

Gerry Fisher a été une des grandes rencontres de ma vie. J’avais été sollicité par Joseph Losey pour être le chef opérateur de Monsieur Klein au cas où Gerry n’obtiendrait pas la dérogation pour travailler à ce poste en France (les cartes professionnelles faisaient loi à l’époque…).

Disparition de Jacques Saulnier, chef décorateur

Jacques Saulnier

Avec le décès du chef décorateur Jacques Saulnier, mercredi 12 novembre 2014 à l’âge de quatre-vingt-sept ans, c’est une figure majeure de la création de décors pour le cinéma que l’on regrettera. Sa mémoire reste liée à celle d’Alains Resnais, pour qui il a signé la quasi totalité des décors des films depuis L’Année dernière à Marienbad, en 1961.

Jacques Saulnier (1928-2014) : un grand décorateur disparaît
Par Renato Berta, AFC

Jacques Saulnier

J’ai commencé la préparation de Smoking et No Smoking en sachant que mon expérience du studio était modeste. Ayant vu le plan des décors qui couvraient la quasi-totalité du volume des plateaux, j’étais dubitatif et je craignais un peu ma rencontre avec Jacques Saulnier : comment éclairer avec si peu d’espace, comment traiter les ciels, comment éviter les doubles ombres des soleils…