À l’occasion de la sortie en salles, le 10 juillet 2024, du film Here, de Bas Devos, lire ou relire un entretien avec Grimm Vandekerckhove, mené au moment où le directeur de la photographie était honoré du Prix Robby Müller 2024 et dans lequel il parle, en plus de l’obtention de son prix, de son travail sur Here.
À l’occasion de la sortie sur les écrans, le 3 juillet 2024, des Fantômes, de Jonathan Millet, lire ou relire un entretien dans lequel le directeur de la photographie Olivier Boonjing, SBC, parle de son travail à l’image sur le film, présenté en ouverture de la Semaine de la Critique au 77e Festival de Cannes.
Présenté lors d’une séance exceptionnelle Hors compétition au tout début du 77e Festival de Cannes, Furiosa, du cinéaste George Miller, vient poser une nouvelle pierre dans l’édifice de la saga Mad Max commencée par lui-même il y a tout juste quarante-cinq ans. S’attachant à la jeunesse du personnage de Furiosa (créé à l’écran par Charlize Theron dans Fury Road, en 2015), ce changement inédit de personnage principal pour la franchise permet au réalisateur australien de féminiser son propos et surtout d’offrir à un duo de comédiens de la nouvelle génération (Anya Taylor Joy et Chris Hemsworth) une opportunité d’interpréter une vraie tragédie de vengeance shakespearienne au milieu de scènes de poursuites apocalyptiques. Un cocktail que Simon Duggan, ACS, ASC, a été chargé de mettre en image, lui aussi nouveau dans la franchise. Il vient nous parler de ce tournage marathon de 109 jours (pour l’équipe principale) effectué durant la période du Covid au cœur du désert australien. (FR)
Dans cette seconde partie du long dialogue entre Yves Cape, AFC, et Caroline Champetier, AFC, à propos de Sundown, de Michel Franco, il est question d’étalonnage, de peaux, de neutralité, de prison, de justesse des décors, d’arrivées de lumière... de tous les questionnements qui ne relèvent pas seulement de choix techniques ou esthétiques.
Mélo, avec parties musicales et chronique historique, L’Amour ouf, du réalisateur et comédien Gilles Lellouche, a un côté plein d’enthousiasme dans son écriture et sa facture. On y croise à la fois le cinéma de gangster des années 1980 (avec l’exubérance picturale de Brian De Palma ou le classicisme narratif de Jacques Deray), l’univers du clip, et une récurrente nostalgie musicale. Laurent Tangy, AFC qui avait déjà filmé Le Grand bain, est le directeur de la photographie de ce film présenté en Compétition officielle et dont l’équipe a été longuement ovationnée lors de la première.
Avec The Apprentice, clin d’œil à l’émission jadis présentée par le magnat de l’immobilier new yorkais, le réalisateur irano-danois Ali Abbasi propose un biopic pas comme les autres, où archives et recréation fictionnelle partagent le même ADN à l’écran. Un portrait donc de l’ex-président des USA, actuellement en campagne pour une réélection en novembre, que ce dernier a annoncé vouloir interdire de sortie sur les écrans. L’acteur Sebastian Stan y interprète un Donald Trump plus vrai que nature sur la période 1972-1986, accompagné par son mentor, l’avocat Roy Cohn (Jeremy Strong), l’autre pépite flamboyante du film, et prix d’interprétation potentiel. C’est le directeur de la photographie danois Kasper Tuxen, DFF (Julie en 12 chapitres, en 2021) qui met en image cette plongée très réaliste dans l’histoire contemporaine des Etats-Unis. Il vient nous parler d’Anakin Skywalker, de vidéo analogique et de savoir s’il est nécessaire d’aimer le protagoniste d’un film pour bien le filmer. (FR)
Depuis l’ouverture du Festival de Cannes 2024, nous avons publié trente-cinq entretiens écrits ou vidéo. Retrouvez ici les liens vous permettant de lire ou relire et voir ou revoir chacun d’eux.
Niki, biopic sur Niki de Saint Phalle, présenté dans la sélection Un Certain Regard, est la première réalisation de la comédienne Céline Sallette. Dans cet entretien croisé, le chef opérateur du film, Victor Seguin, AFC, répond aux questions de son confrère Jean-François Hensgens, AFC, SBC.
Porté par un casting éblouissant, avec en tête la jeune Mikey Madison dans le rôle d’une strip-teaseuse, Anora, de Sean Baker, est un film captivant. Avec une écriture à la fois simple et millimétrée qui place l’intrigue dans une direction pour ensuite mieux prendre le spectateur à contre-pied... Et enfin le cueillir dans une scène finale d’une grande force qui va sans doute rester dans l’histoire du Festival. Tourné avec les mêmes techniques qu’affectionnaient les grands directeurs de la photographie américains des années 1970 – pellicule Kodak, Scope 4 perf, zooms et flashage négatif à la prise de vues –, ce tour de force cinématographique est vraiment l’un des événements majeurs de la 77e édition du Festival, où le film était en Compétition officielle. C’est Drew Daniels qui en signe les images, et qui vient nous expliquer que rien ne remplace les frissons qu’on peut avoir sur un tel film en tant que directeur de la photo en prenant les décisions créatives en direct sur le plateau, et non pas en s’en remettant aux seuls outils de postproduction numériques. (FR)
La lauréate 2024 du prix Encouragement Spécial Pierre Angénieux est d’origine estonienne, basée depuis déjà douze ans aux USA, après être passée juste après son bac par la Chine. Une première expatriation où elle a étudié, appris un peu la langue et tourné ses premiers films documentaires. Kadri Koop est donc une jeune femme curieuse de tout qui a multiplié les expériences à travers la planète et qui travaille désormais entre l’Europe et Hollywood. Lieu où elle réside et entretient un très beau potager sous le soleil californien. Elle est venue à Cannes nous parler d’images, de visages et de zooms ! (FR)
Film de famille où chacun joue son propre rôle, Marcello Mio, de Christophe Honoré, se présente comme un biopic d’évocation très libre dans la lignée du I’m Not There, de 2007, consacré par Todd Haynes à Bob Dylan. Lancé dès sa scène d’ouverture sur le ton d’une farce, le film navigue de façon très étrange entre la comédie, les hommages aux grands films mythiques du comédien, et les références familiales très personnelles, que seuls les cinéphiles pourront déchiffrer. Rémy Chevrin, AFC, nous parle de ce projet extrêmement libre du cinéaste français avec qui il travaille depuis vingt-cinq ans... (FR)
Après un détour par l’Angleterre pour tourner Firebrand / Le Jeu de la Reine, en sélection officielle l’an dernier sur la Croisette, Karim Aïnouz revient dans son pays pour y réaliser Motel Destino, un thriller érotique haut en couleur tourné tout près de sa ville natale, Fortaleza, au Brésil. C’est pour une troisième collaboration que la cheffe opératrice Hélène Louvart, AFC, s’engage au côté du réalisateur brésilien pour (re)créer l’univers visuel d’un lieu insolite et rendre sensible les relations humaines qui s’y passent, faite d’humour et de tensions. Pour la deuxième année consécutive, Karim Aïnouz est sélectionné en Compétition officielle pour cette 77e édition du Festival de Cannes. (BB)
Réussir en un film à mêler le drame familial, le thriller de narcotrafiquants, et la comédie musicale qui s’achève sur un air de Georges Brassens n’est pas forcément chose la plus aisée. C’est le défi inouï que s’est lancé Jacques Audiard avec Emilia Perez, l’ovni de la 77e sélection cannoise, et depuis ses 12 minutes d’ovation dans le Grand Théâtre Lumière, un des plus sérieux prétendants à la Palme d’or. Paul Guilhaume, AFC, déjà présent pour Les Olympiades, son dernier film en date vient nous raconter les coulisses de ce projet hors norme qui a nécessité près de trois années de préparation avant de voir le jour. Il évoque entre autres la recréation du Mexique en studio à Paris, et le travail sur le rythme qui a influencé sa mise en image du film. (FR)
Mélange inédit entre burlesque muet à la Buster Keaton et film de vampire qui convoque l’expressionnisme, Sister Midnight, de Karan Kandhari, est surtout un portrait féminin original dans le contexte des quartiers pauvres de Bombay. Si le réalisateur est d’origine indienne, il vit et travaille en Angleterre et son style de mise en scène, son utilisation de la musique trahissent tout à fait son sens de l’humour "so British". Voici les secrets de fabrication de cette étrange comédie dont le style alterne tout du long entre le trépidant et le très calme, évoquant le rythme d’une chanson des Pixies. C’est le directeur de la photo britannico-norvégien Sverre Sørdal, FNF, qui en signe les images, tournées en Kodak et Panavision. (FR)
Adapté du dernier roman éponyme de l’écrivain Pierric Bailly, Le Roman de Jim (paru chez POL en 2021), interroge la paternité en dehors des liens du sang. Le tournage s’est passé entièrement dans le Haut-Jura, dans les décors décrits dans le livre. Ce sont les frères Larrieu, Arnaud et Jean-Marie – le tandem de réalisateurs qui tournent tous leurs films à la montagne, Peindre ou faire l’amour, Tralala…– qui s’emparent de ce mélodrame. Ils font appel à la directrice de la photographie Irina Lubtchansky, AFC, pour signer l’image de cette saga qui s’étale sur 25 ans. Elle nous propose un retour sur cette première collaboration avec deux réalisateurs qui donnent le ton au cinéma d’auteur français. Avec Le Roman de Jim, les frères Larrieu sont de retour au Festival de Cannes 2024, en sélection officielle Cannes Première. (BB)
Adapté du récit de Vanessa Schneider, Tu t’appelais Maria Schneider, Jessica Palud réalise son deuxième long métrage, Maria, et décrit les débuts destructeurs de la comédienne Maria Schneider. À travers la reconstitution d’une scène qui a fait scandale dans le film de Bernardo Bertollucci Le Dernier tango à Paris sorti en 1972, la réalisatrice dénonce la domination et l’abus de pouvoir dans le milieu du cinéma, sujet devenu d’une grande et nécessaire actualité. L’image du film, proposée par le directeur de la photo Sébastien Buchmann, AFC, accompagne subtilement ces années seventies et nous fait revisiter les plateaux de cette époque. Il revient sur cette expérience d’autant plus passionnante pour un homme d’image. Maria est présenté en Sélection officielle, Cannes Première, au Festival de Cannes 2024. (BB)
Je suis heureux et ému de filmer à nouveau avec Caroline et Jonathan, dix ans après le court métrage Tant qu’il nous reste des fusils à pompe. J’aime leur travail. Eat the Night est fascinant et vertigineux. Car les personnages sont regardés avec tendresse ; et les acteurs dirigés avec goût, talent et justesse. Et humour ! Le film est en sélection à la Quinzaine des Cinéastes. (RV)
Avec Le Fil, Daniel Auteuil se livre à un exercice devenu un classique de la narration cinématographique, le film de procès. Un genre de film déja présent à Cannes l’année passée avec Anatomie d’une chute (qui décrocha la Palme d’or) et Le Procès Goldman, à la Quinzaine des Cinéastes. Ici, Daniel Auteuil et Jean François Hensgens, AFC, SBC, optent pour une narration alternée entre le présent de l’intrigue et les témoignages à la barre tentant de reconstituer le meurtre d’une mère par son époux. Avec des références qui sont à aller chercher du côté de Sydney Lumet, avec notamment Le Verdict et Paul Newman dont Daniel Auteuil s’est inspiré pour son interprétation. Un film sur les certitudes et le doute présenté Hors compétition dans le Grand Théâtre Lumière. (FR)