L’éditorial de juin 2024

Par Jean-Marie Dreujou, président de l’AFC

Comme chaque année, la CST a accueilli l’AFC sur son pavillon situé dans le Village international Pantiero, nous la remercions chaleureusement. L’AFC a réalisé 34 entretiens avec les DOP des films sélectionnés, merci à tous les rédacteurs, ces entretiens, toujours passionnants, sont en ligne sur le site. Gilles Porte était membre du jury de la Caméra d’or, Agnès Godard membre du jury de la CST et c’est Mathieu-David Cournot qui était notre community-manager.

Merci à tous ceux qui ont contribué aux photographies pour le portfolio journalier, avec une mention spéciale à Agnès et Gilles pour leur "Cannes vu par…" quotidien.
(Merci Gilles pour la photographie de Georges Lucas, Francis-Ford Copola et Wim Wenders !)
Merci à Marie qui a assuré la logistique et la coordination de ce festival, et merci à Jean-Noël pour la permanence de notre espace et tout le travail effectué.

La présence de l’AFC à Cannes est toujours un moment important. On y parle cinéma, images de films et fabrication de l’image, les gens sont disponibles, c’est le moment pour rencontrer nos associés et nos politiques dans une ambiance détendue.

Un projecteur Kinoton dans la cabine de projection du Grand Théâtre Lumière - Photo Jean-Marie Dreujou
Un projecteur Kinoton dans la cabine de projection du Grand Théâtre Lumière
Photo Jean-Marie Dreujou

Toutes les projections du festival sont d’une très grande qualité grâce à l’équipe de Jean-Baptiste Hennion, assurées par des projecteurs Xenon.
Et comme l’année dernière, le Kinoton 35 mm de la cabine du Grand Théâtre Lumière est resté une fois de plus silencieux…
Lorsque le choix est proposé entre une copie 35 mm et un DCP, lors de la répétition, les équipes choisissent toujours le DCP.

La projection argentique nécessite maintenant un apprentissage. Il faut accepter que les bords de l’écran soient toujours un petit peu arrondis et un peu flous, et le scintillement de l’obturateur nécessite quelques minutes d’adaptation.

Nous nous sommes habitués à des DCP d’une grande qualité, nous donnant des noirs profonds. Retrouver ces noirs en chimie nécessite une qualité de tirage que je pense nous avons perdue.

Une copie 35 mm issue du négatif monté et étalonné chimiquement est irremplaçable.
Les étudiants de La Fémis ont la chance de pouvoir le constater chaque année lors de l’exercice argentique, où leurs travaux sont tirés d’après le négatif qu’ils peuvent comparer avec les mêmes travaux scannés, étalonnés numériquement et projetés en numérique.

Pour finaliser une copie argentique, il faut monter le négatif puis effectuer un tirage d’après ce négatif. Hormis le coût prohibitif de ce tirage, le savoir-faire d’un montage négatif est malheureusement en train de disparaître.
Pour rappel, ce support existe depuis le début du cinéma, et les opérateurs Lumière envoyés de par le monde effectuaient eux-mêmes leurs tirages avec Le Cinématographe, tirages qu’ils développaient souvent dans des seaux !

Il nous reste encore quelques laboratoires, les cinémathèques et bientôt le Navire Argo, pour perpétuer le cinéma argentique !